H.A.M.S. ! n°4

 

 

Voici un survol critique de quelques galettes compilatoires à tendance keupono-speed sorties plus ou moins récemment (mais plutôt moins que plus) et où se mêlent énormes pointures et seconds couteaux voire inconnus notoires. L’astérisque indique les CD en-deça de 50FF. Le reste est à 100 ou un peu moins. On commence par les Américains en planche à roulettes sur Punkorama II (Epitaph, 1998) où la pêche est plus que maigre. Trois titres seulement sur une grosse vingtaine s’en dégagent (Voodoo Glow Skulls, DFL et Descendents), c’est quand même la pitié... Le petit frère, Punkorama III (Epitaph, 1998) ne réussit pas à relever le niveau avec six titres de potable (Straight Faced, Zeke, Union 13, Agnostic Front, New Bomb Turks, Looking up). Plus sérieuses sont les séries du label allemand Knock Out Records in the First et surtout in the second round. La première nous présente une dizaine de trucs bien sympas (Rebels, Braindance, Fuck ups, Discocks, Short’n Curlies, Distortion, Oxymoron, Funeral Dress) et la seconde emporte l’adhésion avec quinze morceaux gros comme ça (Meteors, Oxymoron, Loikaemie, Pöblers United, Special Duties, Street Troopers, Time Bomb, Those Unknown, Patriot, Funeral Dress, Tom + Boot Boys, Templars et Los Placebos [ska]). Restons outre-Rhin, chez Bitzcore, qui balaye du H&C à la oi! en passant par le punk-rock et même parfois la popinette. Leur compilation intitulée For a fistful of yens ! présente un aperçu des productions du label. C’est hétéroclite mais on peut y récolter de bonnes choses : en vrac, Toxic Reasons, Apartment 3-G, Articles of Faith, Attitude Adjustment, Verbal abuse, Flag of Democracy, United Mutation, Direct Action et The Freeze. Pour terminer, trois compilations à caractère géographique (Japon, Suède et Bretagne), dont deux de très bon niveau. Celle qui ne l’est pas nous vient des contrées pacifiques avec un Peace & love (Allied Recordings / Broken Rekids) punk-rock nippon de bien mauvaise facture ; et pour cause, c’est pour la plupart , après des intros pêchues, plutôt de la noisy bordélique... (à ne pas jeter cependant : Go, Next Style, Sawpit, Wise up, Skate Bored). Le meilleur maintenant avec du streetpunk / oi! suédois de derrière les fagots (Screams from the Gutter) avec neuf groupes dont Guttersnipe, Voice of a Génération (dont on conseille par ailleurs l’écoute du E. P. Odd Generation, même éditeur), Clockwork Crew, Boot Squad, Bullshit, Franks Bootboys, Agent Bulldog et Pöblers United. Le livret est tout à fait correct (paroles + photos) de même que l’est celui du disque avec lequel nous finirons ce rapide parcours : Breizhdisorder (Mass Prod., 1999). Là encore, de quoi piocher allègrement à la pelleteuse, d’autant plus que nombre de groupes ici présents seront sans doute parmi les incontournables de demain, à moins qu’ils ne splittent comme il est hélas de coutume. Aussi vous balancerai-je une dernière fois le glanage que j’ai pu y faire : Terminal Buzz Bomb (excellente compo), Verdikt, Lobo’s Tribe, Murder One, NCA, Higgins, Maurice (un must), Disruptive Element, Eduskate et Sleazy Joke (attention, magot! et j’espère pouvoir vous en parler prochainement un jour). Voilà. J’espère qu’il fera chaud chez vous cet été, notamment si vous avez des cactus.

Miguel Villabella : Airs français (vol. 1) (68' 21'' ; enregistrements de 1929 à 1935 ; Lys, CD LYS171 ; 1997 )

Miguel Villabella fut, si l'on peut dire, l'un des ténorissimos de l'Entre-Deux-Guerres. Né à Bilbao le 20 décembre 1892, il fut d'abord contrarié dans sa vocation de chanteur par son père pourtant lui-même baryton célèbre en Espagne. C'est ainsi qu'il commença par exercer diverses activités à Paris et devient même champion de patins à roulettes1 en 1914. Heureusement, le baryton Lucien Fugère, l'un des piliers de l'Opéra-Comique, le remarqua et, du même coup, Villabella se mit aux études vocales qu'il paracheva avec Jacques Isnardon, excellent pédagogue professeur au Conservatoire de Paris.
L'esprit et l'art français remis à l'honneur peu après le premier conflit mondial, on ne s'étonnera pas que certains opéras du XVIIIe et surtout du XIXe siècle aient été rejoués sur les scènes françaises. En 1926, la vieille Dame Blanche de Boïeldieu fut redonnée, Villabella incarnant le héros George Brown, officier du roi. Bien qu'inspiré de romans de Walter Scott, La Dame Blanche est d'esprit éminemment français. Le premier air "Ah! Quel plaisir d'être soldat" est une véritable pièce d'anthologie et connut en son temps un énorme succès. Les autres airs révèlent un ouvrage certes un peu désuet mais non sans charmes et dont Wagner adorait l'ingénuité. Elève de Boïeldieu, Adolphe Adam obtint ses plus grands succès avec Le Postillon de Longjumeau et Si j'étais roi dont les airs sont écrits non sans une certaine facilité qui cherchait surtout à plaire.
Avec des extraits d'œuvres de Lully, Gluck, Grétry, Bazin, Maillart, Bizet et Hérold, il est bien évident que ce choix d'airs met bien en avant le timbre chaud et homogène du chanteur mais ne peut donner qu'un aperçu de son art, de même qu'il ne peut laisser qu'une image réductrice des ouvrages lyriques représentés.

[V. O' Cloney]

François Bayle : Erosphère : Tremblement de terre très doux / Toupie dans le ciel (créé en 1979 et 1978 ; 1990 ; INA C3002)
Ce compositeur d'origine malgache et dont la silhouette de professeur Nimbus tranche avec l'attitude calme et des propos réfléchis dès qu'il parle de la musique d'aujourd'hui (à cette restriction près qu'il semble ne connaître et n'évoluer que dans un univers de création officielle subventionnée, à l'existence duquel on peine à trouver une justification autre que pécuniaire), nous propose là deux pièces électroniques parmi les meilleures de sa production. Tremblement de terre très doux date de 1978 et se présente comme une narration onirique. D'entrée, les sons -maison GRM nous baignent dans un entre-deux comme liquide que casse soudainement un bruit d'ascenseur (plage 2). De limbes des voix s'élèvent et entourent de leur halo les frottements apaisants de deux boules Obut (té, peuchère !). Une porte claque. Puis ça refuse. Des crépitements, prodrome d'un événement inéluctable, parviennent à peine à s'immiscer dans la danse des pétanques réverbérées. Replongée que suit de nouveau l'élévation au son des clochettes (plage 6), le silence, des pas hâtifs et la tension sensuelle qui revient, qui remonte irrépressiblement au point qu'en deux temps tout ça explose et crève la poche cosmique violemment (plage 7). Ensuite, redescente sereine et atterrissage (plage 11). Le pied. Ça fait un bail que j'écoute cette œuvre et jamais, je crois, je ne m'en lasserai.
Toupie dans le ciel a une allure encore plus apaisante et quasi hypnotique. Je pense que cette ample respiration sonore devrait plaire aux amateurs de Kœchlin, Reich, Tangerine Dream et aux ambientophiles de tout poil. A l'écoute, on comprend évidemment le titre général de l'album, Erosphère, tant il se place dans le domaine de la jouissance auditive.
Un des sommets de l'électroacoustique issu de la musique contemporaine.

[Victor]

 


Atchoum n°6 : publication agréable par sa sincérité de ton (pour une fois, le mot n'est pas galvaudé), elle nous parle de Phonorakes, Meanderthal, Goofball et termine par un dossier sur le queer-core qui selon toute apparence emballe la rédactrice ; chroniques et infos à la pelle. 8 F à Atchoum / NC Rds c/o NAth, 26 Rainbow St, Camberwell, London, Se5 7TD, Angleterre
Bruit n°13 : réfléchissant sur la sexualité (pourquoi, comment, où vais-je, dans quel étagère où ce que je me branle? O Nanisme, ô Passe-Partout ! Que d'étranges effets vous me fîtes en ce siècle finissant !), ce zine m'interpelle quelque part une fois au niveau de l'affectif. Sympathique lecture et une liste d'adresses impressionnante. A5, 24 p. ; 1 timbre à 3 FF à Philippe Fourcade, route d'Auch, 32200 Gimont.
Caves se rebiffent (les) n°2 : zine de première qualité et chaudement recommandé. Ces gens-là assurent bien d'autant qu'ils couvrent un pacson de trucs de tout style (de Coralie aux Templars en passant par Kounen). Les principaux entretiens sont ceux de la très à la mode Virginie Despentes, de Yann Cornières le nudiste des ex-NCA (cf. Drinking Station) et de ses potoux, du mec spé de Paris Violence et du dessinateur BD Fabrice Lebeault. Je le conseille à nouveau vivement et c'est rien que de le dire, comme on disions parl' chez nouzauwt', bondiou !. 12 p. A 5 ; 1 timbre de collection à 3 F chez Do It Yourself, BP 135, 87004 Limoges Cedex (qui c'est Dex?)
Drinking Station n°2 : feuille d'infos graveleuse avec une photo de Yann Cornières de NCA, exhibant ses attributs mais il n'est pas Mr. XXL, hélas pour lui. Autrement, un rapide détour chez Mass Productions clôt le tout en A5 et 4 p. ; 1 timbre à 3 F chez Olivier Prigent, 10, rue Liszt 29600 Morlaix.
Dynamite n°6 : minizine léger et bien mené. Son rédacteur y retrace le parcours de celui d'Earquake. Moult chroniques disques par-dessus le marché. 8 p. A5 ; 1 timbre à 3 F à Yanic Bilien, 7, rue Jules-Massenet, 69330 Meyzieu. ou Sylvie Blot, 57, quai Joseph Gillet, 69004 Lyon
Earquake n°64 : zine pilier de la scène punk, il est consacré ce coup-ci aux punkanars US d'Aus Rotten, aux Ostrogoths de The Annoyed, aux skamen de Pietasters et aux lynchiens de Rammstein. Outre les nombreuses chroniques disques, des compte-rendus bouquins (Bernar, Bourdieu) et exceptionnellement du ciné. Que demander de plus ? 28 p. A5. 3 timbres à 3 balles chez Frédéric Leca, Le Ménil, 88160 Le Thillot.
Echo de Foufleurs (L') n° 19 : feuille d'info briochine guillerette avec de nombreux disques commentés. J'ai bien aimé les remerciements. 8p. A5 ; 1 timbre à 3 boules chez Yann Cornières (cf. Drinking Station), 1, rue Saint-Jouan 22000 Saint-Saunier-Brieuc
El puuunk zine n° 2 : ce fort bon journal du Bordelais se pose là (punk, ska, reggae, Afrique). D'un ton léger, il se dévore comme se boivent les grands crus du coin (Vieux-Pape, Mouton-Cubi). A l'affiche : Hara Kiri, Electric Frankenstein, Maroon Town, 100 grammes de têtes, Niominka' Bi, Rootsaba et Los Crudos + 2 historiques sur The Ruts et Israël Vibration. En plus, y a un jeu fastoche et des disques commentés à la pelle. Seul point noir qui n'en est pas un : l'orthographe est soldée et la pagination avec. Résultat, quand, en plus, la traduction est carrément aérospatiale, à la lecture d'une interview de Maroon Town j'ai l'impression que Richard Virenque s'est emparé du micro... Mais c'est la seule réserve que j'émettrais, vu qu'il est vrai que pour notre part, n'ayant que deux interviews à se battre en duel sur quarante pages... A4, 48p ; 10 F à Paul Aristegui, Le Bayle Saint-Sève, 33190 La Réole
Folie Douce n°6 : zine tourangeau consacré au rock puissant. Le ton de départ est fort drôle, c'est bien illustré, la couvrante est colorée et ça se lit plaisamment. Y sont traités : Virago, Aïna, Portobello Bones, Bobby Hatch, Furious Fiesta, Sloy et Belly Button. J'ai pas core pécho le 7 qui devrait contenir Human Alert, Shubang, Seven Hate, Gravity Slaves, Free For All, Hint et plus encore. A4, 26p ; 10 FF + 4F20 en timbres à Vincent Petit, 11, rue Nationale(-Sozialist), 37250 Montbazon
Furia n°10 : un beau fanzi-magazine sur papier glacé et qui se consacre à l'activité rock çà-et-là. Dans ce numéro, vous y trouverez des choses sur Amanita, Tarwater, The Notwist, Snark, Aphex Twin (quid de Ventoline??), Meï Teï Sho, Fragile (ex-Hint), Svinkels, François Chat (danse), Sick of it all, Sloy, Rachid Taha, Nomeansno et Ghost World de Daniel Clowes (BD). Avec un petit truc en plus dans la maquette générale, ça donnera certainement bientôt une lecture de référence. Format carré pas top, 52 p. ; 10 FF à Vivre vite, BP 120, Saint-Ouen-l'Aumône, 95136 Cergy-Pontoise-Pasbeau Cedex
Gato Negro n° 4 : Zine d'expression sur le fanzinat et les labels ; bien sympa ; A5, 12 p. ; 1 timbre à 3 F chez Ugly les Bons Tuyaux et Hutch Civit, 12, avenue de Constantine, apt 5315, 38100 Grenoble
Génération No Future n°6 : les punks nordistes nous régalent avec Red Flag 77, les Perfusés, les Vibrators, N.C.A, Braindance, Parabellum et 8°6 Crew. Pleins de skeuds écoutés. Leur ton joyeux va sans doute honorer un prochain numéro depuis car celui-ci date de l'hiver passé. A4, 36 p. ; 10 F chez Dirty Punk Rds, 53, rue Emile Zola, 62400 Béthunes
Goude ur bannac'h... an dispac'h ! n°3 : voici une feuille bretonne très intéressante qui s'attaque6 de front aux problèmes liés à l'engagement (culturel, politique, mode de vie). Son rédacteur, Nikolas Al Liorzher, interviouve Yann Boislève, végétarien rennais et vous file plein d'infos ; 8p A 5 ; 1 timbre à 3 F à Nikolas Al Liorzher du Monfort, 8, rue du Général Edouard Leclerc, 22500 Paimpol-et-sa-Falaise.

Grosse Râleuse (la) n° 03,1 : cette lecture hétéroclite est bien trempée avec son humour au xième degré. C'est la suite du zine Le Râleur dont je n'ai, peste!, jamais rien lu [In extremis, je viens de recevoir le n°3, un numéro dont la qualité pète aux yeux et au cerveau]. Ecrivant en caractère 6 (ou 4 pour les adresses, on va pas s'arrêter à si peu...), cette plume au vitriol est partie en Malaisie et en Indonésie taper le bœuf (et l'étudiant) chez Suharto. Les chrones de concert valent le détour ainsi que le décor fond-de-page pittoresque. 8p. A4 ; 4F20 à Frédéric Le Rochais, 3, passage Michel Béziers (le célèbre), 14400 Bayeux.

Kanivo Info n°5 : agréable feuille d'infos avec les entretiens de Dead End et Gargoïls, groupes de l'est. Nombreuses galettes écoutées. 1 timbre à 3 F à Kanivo Chaos, 13, rue de Vignier, 25000 Besançon.
Karok : après le n°13 très réussi, les deux compagnons se séparent pour deux zines dissemblables dont l'un reste Karok (chez Youen Lohéac, chambre 1410R, 29, rue Daviel 75013 Paris) et un autre encore non titré [= Punk System] qui sera disponible fin juin chez Jean Meudec, 4, rue de Magenta 29200 Brest contre 15F PC avec sans doute à l'affiche Tagada Jones, Maurice, Dialektik Records, Stéroïds, Usual Suspects, Vicolo Cieko, Internet et différentes chroniques.
Là-bas si j'y suis : la fameuse émission de Mermet dont les reportages en Sibérie, Rouanda ou Corée du Nord récemment sont autant de directs à la conscience ; du lundi au vendredi, 17 h, France Inter.
Mauvais Genre : émission très bien faite sur le polar, l'érotisme, la BD et la SF (le mardi 22h / 23h sur France Culture)
Musique plurielle : bonne émission de musique contemporaine ; du rock (mais alors là par contre, la cata!) (France Musique, du lundi au vendredi de 22h30 à 23h00).
No Government n°40 : cette parution ancienne de la scène punk nous livre des papiers sur 8°6 Crew, District, Turbonegro (assez rigolo), Dare Dave Devil, Reazione, Rocket from the Crypt, Demolition Girl, the Hellboys (bien marrant). C'est très bien enlevé et on ne peut plus dense. A cette heure, un n°41 devrait être sorti. 26 p. A4 ; 15FF à Adrénaline Records, BP 2176, 51081 Reims-Doigts Cedex.
One Scene Unity n° 7 : feuille HxC sobre. Au sommaire : Out for blood et Thumbs Down. 2p. A4 ; 1 timbre à 3F à Pierre Ignatowicz, 9, allée des Ecureuils et des Renards 91220 Plessis-Paté.
La Pente du Carmel, émission de radio du style de la page 5 du Canard Enchaîné ou du Crétinisier de Charlie (Radio Libertaire, Paris, 89, 4 Mhz ; le lundi de 23 h à minuit)
Petit Sid (Le) n° 16 : ce Bas-Languedocien est assez porté sur la chose. Il dit aux gens de prendre gare à leurs appareils vaginaux et s'intéresse tout particulièrement aux organes génitoires des Portobello Bones (et pourquoi pas à Yann Cornières tant qu'il y est ?). Sur la couverture, un androgyne pose sa pêche. A part ça, au programme, en plus des PB, la Gangrène et Les Envagisseurs. Un bon moment et en plus un jeu avec Kojak. 20 p. A 5 ; 1 timbre à 3 F. au Petit Sid, 2 boulevard du Roussillon, 11100 Narbonne.
Le Petit Taffeur enragé n°7 : feuille d'info (avant tout) de l'Association Tout à Fond, il y est question des Hardcoreux mélodiques de Groomy et du groupe Prohiber. A5, 8p ; 1 timbre à 3 F chez Tout à Fond avec Louis Nicollin, 28, rue de la Méditerranée, 34000 Montpellier

Skalonymes en ont marre (Les) n°7 : superhilarant avec la Skaloparde du mois et des tombereaux de privates écroulantes ! Ils parlent de G. E. N. Code, Tagada Jones et vont de force voir Kamizol. A5, 20 p. ; 5 FF aux Skalopards anonymes, 575, Enclos des Oursons, 34280 Carnon-Est

Spread Out n° 2 : écrit en italien et anglais, cette grasse parution qui gravite autour du groupe Reazione est d'une très bonne qualité technique et traite de tout ce qui a trait au punk, à la oi! ou au ska. Les chroniques de concerts et de disques sont bien diverses et denses. Sont interviouvés Four Flying Dick's (Italie), Intensified (Angleterre) et Zona A (Slovaquie). La mise en page enfin est d'une clarté rare et vraiment plaisante. A4, 84 p.(!) ; 20 F à Spread Out, Via Simoni 2, 47900 Rimini, Italie.
Sun in my head n°13 : ce fanzine havrais se consacre principalement à l'ancien lieu de villégiature d'Ixel le docker de François Ier et de l'auteur dramatique Armand Salacrou. La musique va du punk au métal, le ton est enlevé, les jeunes filles débarrassées de leurs parkas et en plus y a de la BD et un peu de vidéo. Y sont passés à la moulinette : Crowd out, High Scream, Assault, Currant Shellers, Emphasis, Karpok, Eclypse, Dickbyrd et Bombsite. C'est très bien. A4, 1 agrafe, 20 p. ; 12 F à Sun in my Head chez NKVD Kaczmarek, 26, rue de Suffren, 76600 Le Havre.
Unity Rockers n°19 : un bon zine ska et politique qui a pêché au bout de son micro à damier le chanteur des Toasters et Banana Juice ; un article par ailleurs rappelle les oppressions turque et irakienne sur les Kurdes et leur calvaire. 8p. A4 ; 1 timbre à 3 F chez Crash Disques, 21 ter rue Voltaire Minus, 75011 Paris
Vacarmes n° 7 : encore un fanzimagazine de qualité (à vrai dire, la présentation la plus classe de tout le lot présenté ici, impressionnant et chapeau !). Son éclectisme l'honore, du reggae au rap en passant par la fusion, le HxC et le ska. Doué d'un appareil de chroniques sans pareil, il en est donc quasiment au stade magazin. Dans toutes ces interviews vraiment intéressantes (et que du gros fretin : Oneyed Jack, LKJ, Transglobal Underground, Unsane, Boost, Laurel Aitken, Shades Apart, Macka B., Fear Factory, le 113, Cypress Hill, Shutdown, Lee Perry, DJ Krush, Samiam, Mad Professor, No Use for a Name), seul l'entretien avec Lee Perry quitte la route par la voix des cieux mais la discussion qu'il avait eue dans le hors-série de Best "spécial Reggae" était bien plus poilante et délire) ; A4, 72 p. ; 20 F à Amine Bouziane, 18, Résidence Beausoleil, 92210 Saint-Cloud.
Viens faire un tour à Lambé n°1 : minizine fendart et intéressant mais qui part parfois un peu trop dans tous les sens ; j'ai toutefois rien capté de l'histoire de la môme qui se prend un coup de masse sur le coin de la calebasse, à moins que le mec de Matte ma Teube ait un copain qui bosse au Télégramme de Brest mais sinon.... 2p. A4 ; 1 timbre à 3F à Lionel Cloarec, 1, rue Jack Daniels Kerouac, 29200 Brest.
Vie pour rien (Une) n°3 : fanzimagazine bilingue (français / anglais) très classe de tendance oï! et foot et à l'esprit bien ouvert quoi que la photo des 4-Skins en couverture ait pu laisser penser à certains. Les articles sont très complets (j'aurais préféré malgré tout des machins sur le vélo plutôt que sur le ballon rond style le mec qui fait pas chier son monde...) et un jeu complète le tout. On y trouvera donc : Reazione, Symphonie Urbaine, 4-Skins, First Strike (Etats-Unis), The Skulls (Brésil), Los Fastidios (Italie) et les Teckels ; 36 p. A4 ; 20 F à Une vie pour Rien, BP 11, 92312 Sèvres.
Worst : fanzimagazine avec des crêtes partout et de bons articles et interviews malgré les fautes d'orthographe qui les mettent en rivalité avec l'Echo de Foufleurs, El Puuunk et Ouest-France. Au sommaire du n° 5, Beergut 100, Skint, Voice of a Generation, Airbom, Casualties, les Sheriffs et un parti politique atypique d'outre-Rhin, l'APPD. Le n°6 est sorti début 99 et le 7 probablement en ce moment ; 28 p. A4 ; 15 FF à Pavémusik, BP 5195, 57075 Metz.

[Victor]

Hugues Rebell : Les Nuits chaudes du Cap Français (1902 ; Ombres ; 1996 ; 219 p.)
Rebell, de son vrai nom Georges Grassal, naquit à Nantes en 1867. De milieu bon bourgeois, envoyé faire des études chez les jésuites à Jersey, il publia à son retour sur les bords de Loire des poésies et un roman (Les Méprisants, 1886) puis, touchant le pactole par le passage de l'arme à gauche du sien paternel, monta à Paris et prend son nom de plume : Hugues Rebell, en référence au groupe The Rebels. Lion fougueux, esthète, antirépublicain par goût du moment, il se fait connaître en taquinant de nouveau la muse. Il en résulte des romans et nouvelles aux audaces, notamment érotiques, marquées (La Nichina, 1897 ; La Femme qui connut l'Empereur ; Les Nuits chaudes du Cap Français1 1898, qui le rendit célèbre). Grillant sa vie par les deux bouts, le roué Rebell ne sait cependant faire face et, sans le sou, meurt abandonné de tous le 6 mars 1905 à l'Hôtel-Dieu.
L'histoire se passe au nord d'Haïti à la fin du XVIIIe siècle chez les planteurs désoeuvrés, plus particulièrement dans une société féminine à l'atmosphère bien languissante (et langue-issante par la même occasion). Une étrange histoire qui, après un premier volet bordelais bref et saisissant pour nous mettre en bouche, nous plonge dans la vie pleine d'une torpeur singulière qui entoure une riche veuve créole, Madame de Gourgueil, dont le journal constitue la trame-même du récit. Celle-ci élève Antoinette, jeune et belle orpheline, avec l'aide de sa première servante, l'esclave Zinga dont l'empire sur sa maîtresse est fort bizarre et plus que certain. Ses amis sont l'abbé Pouyade, ecclésiastique de salon bien de son temps, le docteur Chiron, à l'écoute des Lumières, Madame de Létang, autre langue de vipère, et sa fille Agathe, et surtout Samuel Goring, quaker américain qui prêche l'égalité de tous les hommes mais de manière quelque peu illuminée. Le jeune et fringant métropolitain Dubousquens, le violent et séditieux contre-maître Figeroux et la mystérieuse reine des Noirs Dodue-Fleurie complètent le tableau.
L'intérêt du livre vient, outre l'imitation réussie du ton affété de l'époque pré-révolutionnaire, de l'ambiance électrique et langoureuse dans lequel baignent les personnages en permanence. N'oublions pas que l'on est au pays de la sorcellerie, du vaudou et des zombis, ces esclaves déconsidérés et exploités même morts, et que, même si ces coutumes et croyances ne sont pas directement présentes, leurs ombres affleurent tout au long de l'histoire. Quant à la morale de ces Français du bout de l'Océan, la veulerie le dispute à la cruauté, l'aveuglement à l'érotisme. Erotisme, essentiellement saphique, qui, s'il est pour le plus dans la célébrité de ce récit, n'en est pas toutefois l'unique pilier. Une intrigue bien machinée psychologiquement nous tient en haleine tout du long et il est hélas bien regrettable que ce roman soit inachevé (eh oui! D'où la déception légère que, l'ignorant, j'ai éprouvée... Mieux vaut être prévenu et tard que jamais et un tiens que deux tu l'auras) car il se poserait là plus qu'il ne le fait encore maintenant.
Une lecture pour le moins brûlamment recommandée!

[Victor]

Patrick Modiano : Villa Triste (1975 ; Folio ; 1996; 212 p.)
Cet écrivain est avec Le Clézio sans doute le dernier grand écrivain reconnu comme tel de tous en France. Révélé à vingt-trois ans par Place de l'Etoile en 1968, Modiano a surtout connu la consécration avec sa Rue des boutiques obscures (1978) qui lui valut les lauriers officiels du Goncourt. Ses passages télévisés ont mis en avant la taciturnité du personnage, peu étonnante à la lecture de son style. Celui que Queneau avait introduit presque par hasard dans le sérail des lettres2 continue à publier aujourd'hui et vient de sortir récemment un livre intitulé Kraboudzak qui a l'air intéressant mais dont je n'ai pu malheureusement pas encore partir à la découverte à ce jour. Mais revenons à nos moutons. Villa Triste n'aborde pas la période de l'Occupation chère à l'auteur mais revient au début des années 60 au moment où la guerre3 d'Algérie fait rage. L'action, si l'on peut parler d'action, se passe sur les bords du lac de Genève dans une ville indéterminable (un Annecy rêvé) et cette localisation ne laisse pas d'évoquer l'époustouflant film de Godard, Le Petit Soldat. Villa Triste, c'est l'histoire d'un jeune homme de dix-huit balais qui vit incognito dans une pension de vieux pour échapper au service militaire. Moins il se passe de choses dans sa vie et plus cela lui convient. Un jour il croise Yvonne et son ami René et ceux-ci l'introduisent dans le petit monde des gens en vue du coin. S'en suit un amour étrange et inquantifiable avec Yvonne où l'insatisfaction de l'instant présent pousse chacun à se projeter dans le futur pour fuir son passé. Béatitude d'un temps incertain. Mais cela y fera-t-il?
Tout étant vu avec treize ans de distance, d'un regard nostalgique sans véritable mélancolie, ce livre vaut avant tout par son style hors pair qui, par sa nonchalante sobriété, fait tout passer, donne du sel à n'importe quoi, colle à merveille aux attitudes évasives et indolentes de ses personnages. Des scènes emportent vraiment l'enthousiasme : la soirée chic décadente et sulfureuse (peut-être un clin d'oeil à la Dolce Vita), le défilé d'élégance en auto, le garage de l'oncle, les soirées languides de la Villa Triste, etc.
Ce livre est évidemment de premier plan et ravira tout ceux qui se sont délectés à la lecture de La Recherche du
Temps perdu (cf. infra le Ruiz à la rubrique ciné). L'atmosphère y est pour ainsi dire la même.

[Victor]

 

Philip K. Dick : Les braconniers du cosmos (1953 / 1954 ; traduction d'Hélène Cotton, F. M. Watkins, P. P. Durastanti, B. et C. Zimet ; Librio, 93 p. ; 1998)
Le linéaire de la collection Librio est souvent relégué comme celui des bubble-gums et autres bonbons pour l'haleine, dans un coin du magasin, ou près de la caisse. Peu s'y attardent et la plupart du temps on passe devant en regardant à peine le feuilleté de tranches multicolores.
Et pourtant cette collection sait s'enrichir de textes superbes et Les Braconniers du Cosmos, de P. K. Dick fait parti de ceux-là . Beaucoup d'entre vous connaissent déjà l'oeuvre de ce mythique écrivain de SF. Il est tout simplement l'un des 3 ou 4 écrivains qui forment la référence absolue de ce genre littéraire.
Ce Librio est un recueil de 4 nouvelles de grande qualité, écrites entre 1953 et 1954. Elles abordent toutes des thèmes différents, devenus des classiques dans l'univers de la SF, tels que le fossé d'incompréhension entre espèces intelligentes aux cultures radicalement différentes, que l'uniformisation d'une civilisation due à la globalité et à l'omnipotence de ses réseaux d'informations, que l'évolution de l'espèce humaine par de brutales mutations... Néanmoins, ces thèmes sont tous abordés avec un constant pessimisme qui en devient structural5. La mort et la destruction sont toujours présentes et souvent de la manières la plus inattendue, la plus absurde. Car ces nouvelles sont toutes construites sur le même modèle : une histoire servie par une écriture où chaque mot est calibré, terriblement efficace, qui se conclut ou plutôt bascule sur un unique paragraphe, une chute teintée d'un humour grinçant. Dans ces récits, il faut abandonner toute certitude, si ce n'est que ceux qui semblent maîtriser la situation courent de façon certaine vers leur anéantissement.
Si vous ne connaissez pas encore Dick, voici l'occasion de lever un coin du voile qui couvre la richesse de son univers à la fois fascinant et inquiétant, et qui, je n'en doute pas, vous donnera envie de vous jeter sur ses romans et ses recueils de nouvelles.

[Câblé]

Regard sur la collection "Librio Musique" (parution : février 1999 ; chaque opuscule, 90 p.)


Voici un aperçu de cette toute nouvelle série d'ouvrages musicaux. Quatre domaines différents au programme : la chanson (Gainsbourg), la techno, le jazz (Coltrane) et le rock (Bowie). M'étant fait chourer ce dernier, je n'en pourrai donc point parler, hélas. Enfin bon, il me reste dans l'escarcelle les trois autres et voilà présentement mon opinion sur iceux (PS : cet été il en devrait sortir d'autres sur Marley, les musiques afro-cubaines, les musiques celtiques et Brassens) :

Pascal Bussy : Coltrane
Auteur de deux excellentes monographies sur Can et Kraftwerk, cet auteur à la culture encyclopédique réussit le tour de force de nous parler de ce géant du jazz tout en restant tant profond que didactique. Son exposé prend la forme d'un historique qui voit chaque étape de l'ascension de ce mystique vers l'Amour suprême par le biais de la musique. Surdoué et acharné à la tâche, doté d'une volonté surhumaine, le "Trane" bouleversa tous les gens qui le connurent et les millions d'autres qui l'écoutèrent par disque interposé. Aidé par Gillespie, assoyant sa réputation chez Miles, ce génie trouva sa voix définitive au travers de son quatuor mythique (McCoy Tyner, Elvin Jones et Jimmy Garrisson). Même tôt fauché par la camarde, Coltrane parvint sans doute à exprimer toute entière sa volonté créative et spirituelle dans ses enregistrements et sur les scènes qu'il fréquenta. Dans le livre de Bussy, chaque oeuvre est passée au crible (Giant Steps, My favourite Things, Ballads, A Love Suprême, Olé, etc) et les rapprochements (avec Morrison, Gould voire Bach ou Marley) sont le plus souvent fort pertinents. Sachant qu'en outre, Coltrane est sans doute le jazzman le plus facile d'accès tant pour les gens venant du rock que du classique (dixit l'auteur), je ne saurais donc que vous recommander hautement l'acquisition de ce petit bouquin.

François Ducray : Gainsbourg
Alors là, par contre, laissez la thune au porte-monnaie ! A moins que vous ne manquiez de Moltonel épaisseur triple, je ne vois pas ce qui pourrait vous conduire à l'achat de ce foirage total. D'entrée, par son style rance années 80 du type Nouvel Obs ou Martin Veyron, cet écrivaillon prétentieux pose comme critère fondamental d'analyse du chanteur à la tête de choux la dualité, connue mais fort juste au demeurant, entre Gainsbourg et Gainsbarre. Alors il nous met en garde du style "A moi, on la fait pas, je confonds pas les deux" puis, durant tout le bouquin, il ne s'intéresse uniquement qu'au second. Il nous tartine des paragraphes entiers sur le scandale de l'Eurovision avec Joëlle Ursule, les amours avec BB, France Gall et ses Sucettes, Alain Chamfort etc. Hors moi, j'en ai zobi à cirer de ces pauvres tâches et j'espère à défaut trouver mon content dans l'analyse des albums du début (Confidentiel 63 avec Elec Bacsik, merde !!! ) notamment où se trouvent la plupart des joyaux... Mais là, faudra que je repasse, y a que dalle ou presque !... Pour clore le tout, j'ai relevé quelques perles, à savoir qu'il y a 27 lettres dans l'alphabet (sic p. 51), que Pascal vivait avant Gallilée et qu'ils avaient déjà découvert, un siècle et demi avant, la loi de Lavoisier (bravo les mecs!, p. 51), que 1 = 4 / 3 ( !!! p. 61), et qu'enfin, Gainsbourg a inventé le rap en France (p. 65). Le blaireau de service nommé Ducray conclue en ornant Gainsbourg, chantre d'"une France passée de Coco Chanel à Mademoiselle Marie-José Pérec" des qualificatifs flatulents de "chaînon manquant entre Marcel Duchamp, Dalida, Johnny Halliday et les Sex Pistols" ou encore de "Zapata de l'ère zapette".... Il fallait oser. Comme l'a dit Chépaki et des milliers d'autres avant lui, la culture c'est comme la confiture, moins on en a, plus on l'étale... Gerbant.

Guillaume Bara : La Techno
A l'instar du bouquin sur Coltrane cité plus haut, celui-ci met la barre bien haut. Exemplaire de clarté, il se déploie lui aussi de façon diachronique, chose loin d'être aisée avec un courant artistique aussi divers de sources et d'orientations. Les origines, du disco au dub en passant par l'électro-funk et les Allemands des années 70, sont savamment analysées et du puzzle monté avec patience naissent limpidement les deux grands courants électroniques fondamentaux actuels que sont la house et la techno. On voit cette musique dans ces allers-retours successifs entre l'Europe (Angleterre, Allemagne, Bénélux) et les Etats-Unis prendre corps puis rapidement s'éclater en une myriade de styles qui n'ont de cesse de s'entrepénétrer. La deuxième partie du livre deviendra sans doute plus tôt obsolète car elle traite de l'aspect social (raves & cie, lente récupération par l'industrie du disque et la société, Internet) du courant musical majeur de la musique des années 90 (qu'on le veuille ou non). Bara explique clairement l'évolution sans retour que représente la musique électronique. Révolution (qu'est-ce qu'un musicien, qu'est-ce qu'un son ?) n'a pas toujours voulu dire table rase du passé, bien qu'aiment tant à se persuader du contraire les doctrinaires de tout poil. L'électroacouticien François Bayle ne disait-il pas fort justement que "les fusées n'ont jamais empêché et n'empêcheront sans doute jamais les avions de voler. Aucun n'est meilleur que l'autre. Mais la fusée ouvre inéluctablement à un champ plus vaste" ?

[Victor]

CHAUVEL & ROUDAUT : Lunatiks (t. I, Sylvophobie), coll." Conquistador", mars 1999 ; 48 p.
Quand commence un premier tome d'une BD, c'est un grand pari : intéresser le lecteur et le mettre en haleine. L'histoire nous plonge ici dans un univers qui mélange réel et paranormal. Jud, être mystérieux, sorte d'ange, protecteur de Yuna, jeune fille émancipée qui se voit hantée par des flashs dont elle ne comprend pas la signification jusqu'au jour où Jud va lui éclaircir bien des choses et de là, sa vie va s'en trouver bouleversée. Ce tome nous fait passer un bon moment même si le tout manque un tantinet d'originalité. Mais une chose est sûre, nous avons envie de savoir ce qui va se passer et cela, c'est bon signe. Suite au prochain numéro...

DJ Popiste

 

 

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