Pour ce numéro-ci, HAMS ! a décidé d’aller jeter un œil sur une toute nouvelle parution d’un dessinateur frais émoulu comme le café, Stévan Roudaut. Celui-ci vient de faire paraître avec son collaborateur David Chauvel, scénariste confirmé à qui l’on doit l’excellente série Rails ou encore Les Enragés de Le Saëc, le premier tome d’une nouvelle série, Lunatiks, chez Delcourt et qui se dénomme Sylvophobie. Né le 24 décembre 1972 à Saint-Brieuc, ayant sa fête le 26 et Noël étant le 25, Stévan sait qu’il devra lutter toute sa vie contre le cumul des cadeaux. Aussi à l’aise derrière sa table à dessin que dans la pratique des paniers à trois points, ce même Stévan, dont le frère philosophe est un roi de la gratte, vit actuellement à Ploufragran près de la voie ferrée. Il a bien voulu s’entretenir avec nous. On peut noter pour finir et même si ça n’a strictement rien à voir avec le schimilibilick, que son parcours scolaire s’est déroulé dans les mêmes lieux que celui de Nicolas, le légendaire guitariste de NCA (cf. HAMS ! n°2)
HAMS ! : Salut Stévan. En deux mots, présentation du groupe, son histoire et tout et tout... [Il se tait et j’en profite pour regarder ma fiche] Attends, non, là, y a maldonne... J’avons tout faux. Donc, on est là pour une interview BD et donc, je me disais entre nous [pour me donner meilleure contenance, je relève sur mon front mes lunettes ultra-classes de flic californien achetées au tout-à-10F ], Lunatiks est ton premier album. Qu’avais-tu fait précédemment? Avais-tu donné dans le milieu des illustrations, commis quelque miniBD ou quelque chose de ce genre?
Stévan Roudaut : Rien de particulier à
vrai dire. Après avoir gravité dans le fanzinat à l’époque
du lycée puis quelques temps après, j’ai collaboré
à l’association rennaise “Oh, la
vache !” Style l’anecdote plus private que ça,
c’est pas poss... une petite structure éditoriale. Pour celle-ci,
j’ai participé à la création d’un zine “Plein
ma brouette” en tant que rédacteur en chef et j’ai
également réalisé un petit ouvrage : Le
Dracula Tatoué. Il s’agissait d’un conte de Pierre
Dubois, par rapport auquel j’ai fait une dizaine d’illustrations.
HAMS ! : Avais-tu déjà collaboré avec Chauvel ? Comment vous êtes vous rencontrés?
Stévan : Il s’agit de notre première
collaboration ensemble. J’ai rencontré David par le biais d’une
dédicace à laquelle je l’avais convié avec Erwan
Fages et Stéphane Duval, pour le
compte d’un ami libraire. Nous nous sommes revus par la suite, on a bien
sympathisé, puis je suis revenu m’installer à Rennes (j’étais
alors en dessin animé aux Gobelins à Paris) où David habitait.
A partir de là, je lui montrais régulièrement mes travaux,
jusqu’au jour où, alors que je démarrais une petite histoire
courte de 6-7 planches pour laquelle David m’avait fait le découpage,
il m’a proposé de lire le scénario de Lunatiks
et au cas où cela me plairait qu’on démarre le projet afin
de le présenter aux éditeurs.
HAMS
! : Et, la troisième larronne, votre coloriste Isabelle
Cochet, qu’avait-t-elle fait avant ? Vous vous connaissiez depuis
longtemps?
Stévan : Il s’agit également
du premier album d’Isa. En fait, elle avait présenté son
dossier de coloriste à diverses boîtes d’édition et
comme elle était de Rennes, qu’on cherchait quelqu’un pour
faire la mise en couleurs, Delcourt nous a mis
en contact, elle a fait des essais et banco ! Elle va évidemment faire
la suite de Lunatiks mais pour l’instant, elle s’occupe du nouveau
projet de S. Duval & Dieter, un western / polar
pour Delcourt.
HAMS ! : Venons-en à l’histoire. Elle raconte la rencontre entre deux jeunes filles américaines, Janet et Yuna ainsi que la quête mystérieuse de deux êtres extraordinaires, deux “anges” comme ils se nomment eux-mêmes. Comment David Chauvel a-t-il eu cette idée?
Stévan : Je ne m’aventurerais pas
à répondre, à la place de David. Je ne sais pas vraiment
d’où lui vient cette idée d’“anges”. Il
s’agissait en fait d’avoir des personnages “fantastiques”,
non humains. Il aurait aussi bien pu s’agir d’extraterrestres !
!
HAMS ! : A-t-il été inspiré plus ou moins par Les Ailes du désir de Wenders pour les anges? La similarité est frappante...
Stévan : Ça, il faudrait demander
à David...
HAMS ! : Votre histoire est très dense puisqu’elle se présente comme l’aboutissement de longs événements, cristallisé dans les doutes de l’héroïne, Yuna? Cela n’a-t-il pas été dur à mener dans un format relativement court?
Stévan : Le format était effectivement
un peu court. Cela m’occasionnait un certain nombre de cases par planches
qui n’était pas toujours évident à gérer.
Il est clair, je ne pense pas trop m’avancer en le disant, que David affectionne
davantage de pages pour ses récits. Hélas, il n’est pas
toujours facile de faire admettre une pagination de 50, 60 pages à un
éditeur.
HAMS ! : Le fait que l’histoire
ne se passe que sur un unique jour n’est-elle pas par contre un avantage
pour son découpage?
Stévan : Effectivement, le fait que l’on
suive divers groupes de personnages (les Anges,
Yuna / Janet, Liano) et qu’ils ne se retrouvent
qu’à la moitié de l’album, est moins coercitive, compte
tenu de l’unité de temps.
HAMS ! : Tu as changé de style de dessin par rapport à avant (style plus Fournier, bar de Plouf’ ]) pour revenir à un réalisme plus marqué? Est-ce à la demande de Delcourt ou de Chauvel ou est-ce une évolution personnelle?
Stévan : Mon style a effectivement changé
par rapport à mon dessin de base qui tend davantage vers le style conventionnement
appelé “Gros Nez”. C’est à la base un choix
perso dicté par une difficulté à allier mon dessin “initial”
à des histoires qui, je pense, nécessitaient un traité
plus réaliste. J’essaye de m’orienter vers encore plus de
réalisme au fil des pages de l’album, ce qui ne m’empêche
pas d’usiter d’un trait “comique” pour des boulots annexes
d’illustration ou de pub. En aucun cas, mon style ne s’est adapté
aux exigences du scénariste et de l’éditeur même si
je tiens compte de leurs remarques lorsqu’elles me semblent judicieuses.
HAMS ! HAMS ! : Mais je pense quand même que vous vous êtes quelque peu concertés quant aux titres de la série et de l’épisode ; comment les justifierais-tu?
Stévan : A la question “Pourquoi
Lunatiks?”, David et moi avons choisi de répondre : pourquoi
pas? En effet, il n’y a pas de signification particulière dans
ce titre, il s’agissait, je crois, d’un titre de travail qui a été
conservé. Pour le sous-titre Sylvophobie, il s’agit d’un
néologisme qui marque bien la répulsion que peut créer
cette créature qui hante et poursuit Yuna au fil de l’album.
HAMS ! : Et qui sont les “Ecorcheurs”
salués en début d’album?
Stévan : Ben, les “Ecorcheurs”,
c’est une bande de potes, un “clan”. On se voit souvent, on
bosse ensemble sur certains projets persos ou professionels, on fait la ribaude8
de temps en temps. Voilà, c’est juste une troupe qui s’est
donné un “nom”. Pour la plupart, ce sont des gens qui m’ont
soutenu lors de ce bouquin et c’est pour cela que je le leur ai dédié.
HAMS ! : OK. Et, plus généralement, quelles sont les principales difficultés que tu as rencontrées lors de ton travail sur Lunatiks ?
Stévan : J’ai connu beaucoup de difficultés
sur ce bouquin et toutes ne sont pas réglées. En premier lieu,
il s’agissait d’un objet qui allait être vendu, acheté
(? ! ), lu et peut-être apprécié. Cela prenait une configuration
professionnelle à laquelle il faut faire face et qui, je dois dire, m’a
beaucoup bloqué. Des problèmes d’ordre graphique également
mais ça, c’est normal. Toutes ces choses que je pensais, non pas
forcément maîtrisées, mais au moins avoir assimilées
(perspectives, mises en scène, ...) n’étaient pas si faciles
à appliquer. Mais surtout, un doute énorme et constant, étouffant
même, qui m’a tiraillé à chaque trait, chaque case,
chaque planche. Le dessin n’est pas pour moi quelque chose d’aisé.
Je suis non seulement laborieux mais également difficilement satisfait.
Jamais sûr d’avoir choisi la bonne attitude, le bon plan. On dessine,
quelque part, en aveugle et il est souvent dur d’avoir le recul nécessaire.
Surtout, je crois, lorsque l’on débute .
HAMS
! : Et actuellement, puisque que tu t’attelles à la
suite de Sylvophobie, peux-tu nous donner un avant-goût de ce
n°2 de Lunatiks?
Stévan : Le tome II de Lunatiks,
intitulé Lear, Lear, Lear (a priori), tout en conservant la
trame du tome I (continuité dans les relations des personnages à
la fois vis-à-vis d’eux-mêmes et des autres) tournera autour
du Roi Lear de Shakespeare. Au travers
de Janet et d’un nouveau perso, Daniel, on
jouera sur la perception, que chacun peut avoir à la lecture d’un
roman, d’une pièce, etc. Il n’est plus question ici de monstres
ni d’horreur. Le fantastique reste présent mais d’une manière
différente, peut-être plus “intellectuelle”.
HAMS ! : As-tu d’autres
projets avec d’autres scénaristes ou tout seul ou bien chez d’autres
éditeurs?
Stévan : Non, pas pour l’instant...
HAMS ! : Ç’a
le mérite d’être bref. Juste une petite note sinon : affectionnes-tu
les plans de dessus particulièrement que tu maîtrises vraiment
très bien ou est-ce Chauvel qui te les indique car j’ai vu qu’il
y en avait beaucoup dans Les Enragés aussi?
Stévan : Les plans en plongée ne m’attirent ni plus ni moins que les autres. Je les utilise lorsqu’ils sont nécessaires ou utiles dans la narration et bien souvent, c’est David qui me les indique.
HAMS ! : Ah bon. Mais pour
revenir à ce que l’on disait il y a un instant, faire une série,
n’est-ce pas une dure entreprise par rapport à un album simple?
Stévan : Oui et non. Démarrer sur une série peut paraître un projet d’envergure, dur à mener à bien (du moins, c’est la crainte que j’avais!) mais en même temps, cela permet d’enchaîner illico sur quelque chose, de ne pas rester dans l’exspectative, dans l’attente d’un nouveau projet. La BD, c’est ce qui nous fait vivre et pas de dessin, pas de sou. Maintenant, Lunatiks en tant que série est un peu particulier car il s’agit à chaque fois d’album complet, c’est-à-dire avec un début, un milieu et une fin. Une fin ouverte, soit, qui peut amener une suite mais si ce n’est pas le cas, le lecteur, je pense, ne reste pas le bec dans l’eau à attendre la suite. Cela permet aussi d’en faire deux, huit ou vingt suivant l’intérêt que nous, auteurs, on y trouve, et celui que le lectorat porte à la série.
HAMS ! : Justement, estimes-tu
difficile de faire de la BD aujourd’hui pour un jeune auteur dans ton
style?
Stévan : Faire de la bédé lorsqu’on est jeune et que l’on cherche à démarrer n’est évidemment pas chose aisée. Il y a beaucoup de prétendants et les éditeurs peuvent se permettre d’écrémer. Pour ma part, je n’ai pas trop à me plaindre du fait que j’ai signé ce projet avec David qui travaillait déjà à l’époque pour Delcourt. Cela ouvre plus facilement les portes de se présenter avec un collaborateur, si ce n’est reconnu, du moins connu.
HAMS ! : Que penses-tu autrement de la BD française actuelle ?
Stévan : Je suis assez mitigé sur
la production actuelle en France même si je reste relativement optimiste.
Il y a énormément de titres à sortir chaque année
et il me semble tout à fait possible (ne pouvant certainement pas tout
compulser) de trouver son “bonheur” dans cette production massive.
Il reste cependant un problème majeur à savoir pléthore
de dessinateurs talentueux mais hélas trop peu de scénaristes
qui apportent un truc. Ce n’est pas tant l’originalité de
l’histoire qui m’importe ; ce que je cherche, c’est qu’elle
soit bien racontée. Une bonne narration, de bons dialogues peuvent ouvrir
sur un très bon album. Bien trop souvent à mon goût, les
scénaristes ne savent pas mettre ce qu’ils ont dans la tête
accessible au lecteur. On se retrouve à lire un bouquin qui du début
à la fin est vide de sens, si ce n’est pour les auteurs.
HAMS
! : Quels sont tes goûts précisément en la matière?
Stévan : Mes goûts sont, je pense,
assez éclectiques. Comme je l’ai dit plus haut, j’apprécie
les choses bien racontées et dès lors les genres m’importent
peu. Il est par contre naturel d’avoir des attirances plus ou moins marquées
pour tel ou tel auteur, que ce soit d’un point de vue scénaristique
ou graphique. Il est effectivement des gens pour lesquels je n’hésite
pas à ouvrir mon porte-monnaie. L’inverse se vérifie également.
Plus souvent d’ailleurs... Pour ce qui est de la bédé “étrangère”,
je regrette que nombre de comics (et je n’entends pas par-là des
histoires de types en collant bleu et rouge survolant New-York, quoiqu’il
y ait aussi de très bonnes choses dans le genre ! !), ne soient pas traduits
en français. Je reconnais mes carences quant à mener une lecture
en anglais de bout en bout sans perdre la cohésion du récit, c’est
ce qui fait que je lis peu de ces publications. D’autant plus qu’il
est dur de se les procurer là où je vis (heureusement on a les
comics en breton, ha ha ! !). J’ai cependant découvert de très
choses par le biais de David qui se tient au courant des sorties comics.
HAMS ! : Et tes goûts en littérature, musique et ciné autrement?
Stévan : Pour ce qui est de mes goûts,
j’avouerai une tendance marquée pour le polar, entre autres des
types comme Crews, Crumley, Dantec, Pagan, Magnan, Ellroy,
etc. Mais j’ai toujours aimé la diversité en littérature
et des auditeurs comme Irving, Auster, Mac Carthy
(que je découvre actuellement) me plaisent aussi énormément.
J’éprouve aussi une certaine nostalgie au souvenir de lectures
d’ouvrages écrits par Gaston Leroux, Gustave
Lerouge, Maurice Leblanc, Lovecraft. Certainement parce que cela se rapproche
de ce que j’aimerai faire un jour en BD, il ne s’agit pas là
d’une liste exhaustive. Sans doute, beaucoup ne me viennent pas à
l’esprit mais en gros voilà un panel de mes auteurs favoris (de
ces dernières années).
Pour ce qui est du cinéma, mes goûts sont très hétéroclites.
J’aime bien tout des Nuls à Almodovar
(dernier film que j’ai vu : Tout sur ma mère),
en passant par Kassovitz, Besson, les productions
américaines Men in Black,
Alien (le IV de Jeunet est génial
! !), Reservoir Dogs, L. A. Confidential,
etc. Mais tout comme cette nostalgie évoquée pour la littérature,
certains vieux films comme Les Tontons Flingueurs,
Les Vieux de la Vieille, Le Cave se rebiffe, Que la bête meure, L’emmerdeur
m’ont marqué...
Quant à la musique, mes goûts sont variés, allant du raï
à Gainsbourg, du rap à Morphine
ou Maceo Parker...
HAMS ! : Que penses-tu du split du
Club Olympique Briochin (C.O.B.)?
[Stévan se tait et triture nerveusement une réduc-brushing Arthur-Coiffure-Ploufragan. Son silence est éloquent. Il sait qu’avec son mètre quatre-vingt-dix, il aurait pu devenir l’Abdul-Wahad de l’Amicale Laïque Saint-Brieuc... Ah, mais pourquoi n’a-t-il donc pas persévéré ? Pourquoi ?]
HAMS ! : Bon, on arrête les questions top sensibles. Revenins à nos ovins. Penses-tu que les éditeurs BD gagneraient à augmenter en moyenne le nombre de pages d’un album et à diminuer ses coûts? Car lire une histoire en trente minutes tous les cinq ans... Un peu décourageant, non ?...
Stévan : Il est évident que si les
bédés coûtaient moins cher, ce serait super pour tout le
monde : éditeurs, auteurs, lecteurs. Si en plus, le nombre de pages augmentait,
ce serait mégasuper. Mais bon, c’est comme ça et on n’y
peut pas grand-chose. Lorsque le public boude de très chouettes albums
avec grosse pagination pour des prix abordables mais en noir et blanc, je trouve
ça malheureux. Il voudrait de beaux albums en couleur, grand format et
cartonnés mais la qualité se paye. Nous sommes encore ici (et
pour un bon moment, je pense) dans le culte de la bédé-objet.
On entasse des albums dans nos bibliothèques. Si on pouvait les réaliser
comme les comics ou les mangas avec un prix moins élevé, une distribution
en librairie et dans les kiosques à journaux, cela toucherait davantage
de lecteurs. Ce qui serait bien pour tout le monde.
HAMS ! : Vas-tu et as-tu été
dans des festivals BD? En ce moment, les signatures, pas trop crevant ?
Stévan : J’y suis allé, j’y
vais et j’irai encore. Cela fait partie du jeu. C’est de la promotion
et on ne peut pas se permettre de négliger ça surtout lorsqu’on
débute. C’est rigolo, c’est sympa, on retrouve des potes,
on en rencontre d’autres. J’en ai enchaînés pas mal
dans les deux mois suivant la sortie de l’album et ça m’a
quand même bien crevé.
HAMS ! : Es-tu toujours dans une asso BD et que penses-tu de ton expérience là-dedans?
Stévan : Non, je ne participe plus à
aucune association de BD. Lorsqu’on était au lycée, on avait
effectivement une petite structure avec des potes. On se montrait nos planches,
on se critiquait. C’était publié dans un zine intitulé
Illusion12 qu’on vendait aux copains ou en festivals. Mine de rien, c’était
vachement bien et enrichissant. Cela créait une constante émulation.
Laquelle a porté ses fruits d’ailleurs puisque bon nombre sont
aujourd’hui ”professionnels“” en BD ou illustrateurs.
HAMS ! : On dit que la Bretagne est une région de premier plan pour la BD depuis quelques années ; qu’en penses-tu?
Stévan : Depuis 1969 et le retour de Fournier
en Bretagne, cette région n’a eu de cesse de se développer,
de s’autoalimenter par rapport à la BD. Festivals, auteurs se multipliaient
jusqu’à ce qu’elle devienne aujourd’hui l’une
des plus grandes régions en nombre d’auteurs au m². C’est
quelque chose d’assez génial, surtout dans la mesure où
cela permettait de rencontrer des gens qui peuvent vous apprendre, vous guider.
Moi, j’ai bénéficié d’énormément
de conseils de mes aînés bretons. Et je ne suis pas le seul...
HAMS ! : Que penses-tu aussi de la presse BD actuelle?
Stévan : La presse BD actuelle... Qu’en
dire? Qu’elle n’existe malheureusement pas assez, ce qui entraîne
divers dommage entre autres l’impossibilité pour de jeunes auteurs
de se faire la main sur des récits courts comme c’était
le cas dans Pilote ou Circus
entre autres. Pour le peu qu’elle existe, je n’arrive pas à
y trouver tout ce que j’aimerais y trouver. Je ne saurais pas en dire
davantage si ce n’est une chose encore : que les rares canards spécialisés
en BD ont au moins l’intérêt, le courage et la volonté
d’exister, ce qui, somme toute, est déjà pas mal.
HAMS ! : Un dernier mot : lis-tu des fanzines en général? Quelles revues affectionnes-tu le plus?
Stévan : Je lis très peu de fanzines.
J’en ai consommé un certain nombre du temps où j’émargeais
moi-même dans ce milieu. Il est vrai que depuis quelques temps, je n’ai
guère loisir de m’y intéresser. Cela ne m’empêche
cependnat pas, lors de festivals, entre autres, d’aller chiner sur les
stands fanzines qui bien souvent fourmillent de choses très intéressantes.
Propos recueillis par Victor.