Interview de Jean Meudec et Youenn Lohéac, les deux présidents-directeurs associés du label punk Rural Muzik (automne 1999) par Victor Hams (près de son Ami 8, sur la photo ci-contre)

"Jean Meudec? Un putain d'patriote qu'il a des couilles!",
Alain Richard, ministre des Armées, Radio Luxembourg, le 11 novembre 1999.

"Dans son approche sociologique des populations littorales socialement non fixes dites en anglais «punks», Jean Meudec nous confère (...) une vision structurante d'éléments sociaux dont le disparate le dispute à l'unitalité festive et réunionnelle. Si la musique, ou plutôt ces ur-sons (ancien haut allemand "Ur-" : qui vient de et latin "sonus" : bruit émis), autour desquels se coadjacent ces êtres primes aux attributs capillaires paruraux chamarrés, participe de la catharsis transielle dont accouchent nos sociétés en ce millénaire finissant - et ce, qui d'aucuns diraient à leurs images, qui d'autres en réaction -, l'universitaire brestois démontre dans une optique que j'oserais qualifier de spenglérienne prioritaitement la vanité factuelle et adéhiscente de leurs comportements eschatologiques".
Régis Debray in R. Debray et Julia Kristeva : De l'incomplétude dépotentialisationnelle du médium sémiotique dans l'approche sociologique actuelle, p. 284. (Seuil, 1997)

"P'tain, t'sais quoi? J'kiffe trop le nezbi avec Ange Decmeuh! Ce keum, il pète la maille avec son label de charclos... En plus t'vois, y s'la daunne en Subaru quand y monte à la Porte, ç'pas portnimwak, ç'pédé!. Yo fuzz, surtout, j'coule un mortel plomb son bob Fila mauve, sa mère trop classe!"
Zerbro le Reufrè (Paris XIXe ; 9.9.1999 "Ta Apocalypse come back!!")

"Un agent animant dont la municipalité briochine aimerait à se doter en tant que médiateur-jeunes"
Claude Saunier, sénateur-maire de Saint-Brieuc, Colloque organisé par le CIDPG-Bretagne La Ville et l'espace-vie demain, La Passerelle, St.-Brieuc, semaine du 24 mars 1998.

"Meudec, vous dites? Ah non, ce n'm'dit rîn... Dans l'Ouesteux-France alors?... Ou ben, est-y pas d'Coëtmieux? Dame, je l'verrions ben mis avec une des filles Rondel de la Lande Orhan, la deuxième dont l'ancien jules cabossait ses gosses... Y m'semb' qu'après elle avait marié un gars de Morlaix, hein, ou de Lannion ou de Châtelaudren, enfin, je n'sachions pus!... Veulez-t-y beïre un mik?... Ou alors une bolée? Vous préférez-t'y? Avec l'soulail, faut pas rester d'ho', pourriez attraper du mal et chèïre tout dré, mon brave monsieur!... Non?... Bon, ben j'vous laisse annéï car c'est pas l'tout mais fauw que j'vas curer sous les viauws! 'Tantôt!"
Francine Denoual, cultivatrice, La Ville-au-Beau, Maroué en Lamballe.

Cela faisait deux semaines que j'enquêtais aux alentours de la sous-préfecture finistérienne sur la disparition de Guy Gilbert, le célèbre curé des loubards. Par un soir de brume déjà bien alcoolisé (une stella artois et un kirr), revenant de la Pointe du Diable, je tombai non loin de Recouvrance sur un vieux loup de mer qui, accoudé à un muret de granit moussu, sirotait une Tourtel, l'air hagard et les yeux cernés. Comme il semblait seul et fumait une cibiche mentholée, je l'en tapai d'une, histoire que nous prissions langue. Je n'avais pas d'autre chat à fouetter et la température humide et fraîche ne me rendait pas à moi non plus la solitude aimable. Le matelot sembla content. Il me raconta attendre le nouveau bâtiment sur lequel il devait embarquer. Punk System, qu'il s'appelait. L'homme se nommait Jean Meudec. Auparavant il avait des années durant navigué à la tête d'une autre embarcation connue sur toutes les mers de l'Ouest, le Karok. Avec son associé Youenn Lohéac, ils commerçaient actuellement des galettes de plastique entre la France et le Québec pour la société Rural. J'appris aussi qu'il faisait partie de dangereux groupuscules gauchistes, l'un connu et défunt du nom de Verdikt, l'autre en pleine émergence et qu'on désignait sous l'énigmatique appellation de Lix Xivia... Soudain mon sang ne fit qu'un tour : alors que je l'interrogeai sur l'évanouissement dans la nature du curé en perfecto, il me bégaya cette spectaculaire réponse dans son sabir marin : "Guy Gilbert, Guy Gilbert, Guy Gilbert's not dead ! ! Guy Gilbert, Guy Gilbert, Guy Gilbert, vas-y mon pote ! !"... En un mot comme en cent, je tenais là à coupr sûr un gros poisson qu'il allait me falloir cuisiner. Comme il me restait encore du picaillon en poche, je me décidai à l'entraîner dans une gargotte proche et il ne sut résister lorsque j'allai jusqu'à lui proposer de le rincer au Champomi. Voici par conséquent ce qu'il me souvient de ces paroles à 2,5° que nous tînmes sous les suspensions blafardes du mastroquet brestois...

Nota Bene : L'interview ci-présente a été réalisée par courrier. Ayant posé beaucoup de questions dont certaines pas inspirées des dieux, j'ai été à mon grand heur étonné de recevoir des réponses extrêmement fournies de la part des deux protagonistes des pages qui vont suivre. Aussi ai-je préféré, au vu de l'homogénéité des deux propos, de les rassembler de sorte qu'à chaque question corresponde une double réponse. Mieux vaut à mon sens que le lecteur ne subisse pas deux fois mon questionnaire inhabile que de ne plus réussir à suivre l'unité du propos. Je signale aussi qu'étant un adepte parfois forcené de la note de bas de page, je n'ai pu m'empêcher d'en accrocher çà-et-là. C'est pourquoi n'hésitez à les zapper si elles vous gavent, elles ne sont pas cruciales [Vous risquez pas de vous soûler avec ici vu qu'elle ne sont pas sur la version internet !...]. Sur ce bonne boure, les aminches et en voici donc quelques unes de couésheunçes.

HAMS ! : Présente-toi. Das ist eine Ordnung ! Permis, empreinte digitale, skeuds, bock, pébroque! Papier bitte! (bon, j'arrête sur cette lancée, ça fait un peu 7e Compagnie)! Mais qui êtes-vous donc ? (yeux hypnotiseurs à la Blake et Mortimer)
Jean : Il y a vingt-six questions en tout et tu voudrais que je me présente en plus ! ! La suite suffira, je pense, non ? !

Youenn : Naaan me tapez pas !!!! Bon je m'appelle Youenn ou Youn, comme vous voulez. J'pourrais vous raconter ma vie, mais je ne pense pas que cela vous intéresse. Je prépare une thèse en économie, j'ai 23 ans... J'ai commencé le Karok en 1993. Jean m'a rejoint dès le n°2 et est parti cette année pour continuer sa carrière en solo avec Punk System (qui, je le fais remarquer, sort bien plus souvent que le Karok). J'ai chanté dans le groupe Verdikt (où Jean jouait de la basse) entre 1995 et 1997. Voilà, je crois que c'est tout me concernant.

 

HAMS ! : Tu diriges un label "Rural Muzik" avec ton ami Youenn Lohéac. Qu'est-ce qui vous a poussé à le créer ?
Jean : Là, je réponds pour deux mais c'est la même chose qui nous a poussé : l'envie de faire quelque chose de nos petites mains, quelque chose de "plus" que le zine qui reste quand même frustrant à bien des égards. Un label te permet de produire un groupe dans lequel tu crois et que tu veux faire partager à d'autres... Qu'y a-t-il de plus jouissif que de produire un groupe que tu adores? (là je parle de zik bien sûr, pas de cul...). Et puis, à force de recevoir des disques biens ou foireux d'ailleurs, tu te dis pourquoi pas moi? Les mauvais disques te font réagir : je peux faire mieux ; pour les bons disques c'est le challenge de faire mieux !

Youenn : Tout d'abord, loin de nous de diriger un label... J'avais sorti une compile cassette Svoboda en 1994, c'est à ce moment qu'est apparu le logo du label et le nom Rural. Je crois qu'on avait vraiment envie d'aller plus loin dans l'aventure, envie de faire quelque chose qui marque, qui reste : du vynil. On a sorti le split-EP Toxic Waste / Phase Terminale en 1996. Tout cela est aussi dû aux personnes, comme Vincent de Mass. Productions, qu'on a rencontrées et qui nous ont beaucoup aidés et toujours soutenus.

HAMS ! : Pour toi, cela va-t-il de pair de faire et un groupe et un fanzine et un label et une liste de distro?
Jean : (...) (...) [Il réfléchit] Hum, dis de cette façon, non. Mais bon ça s'est fait progressivement. Le zine est le premier truc qu'on ait fait, le label s'est fait en plus et beaucoup grâce à Vincent de Mass. Productions (et là encore progressivement). Au départ, on pensait pas que ça prendrait cette ampleur. en fait, c'est un engrenage : quand tu as commencé, tu continues (un peu comme la bière). Chaque nouveau groupe qui te plaît est une production potentielle. Passer les premières emmerdes de départ, ça roule à peu près. La distro découle directement du label : sans les échanges, personne ne pourrait écouler toutes ses productions. Label = distros obligatoires. C'est bien et chiant à la fois mais comme t'y coupes pas de toute façon, je me pose pas de questions sur le sujet. Là ça va de pair c'est sûr. Pour le groupe c'est autre chose. Pendant des années, je suis aller au concert en me disant que j'aimerais moi aussi, un jour, faire pogotter du monde sur une musique. Maintenant je prends autant mon pied en répétition que sur scène donc c'est pas la gloire qui me motive2; certains jouent au foot, moi c'est la zik... après 4h de répétition je suis naze mais heureux, quand tu joues et que tu sens qu'il y a "quelque chose" que tel passage te plaît c'est le pied. Et puis faut bien canaliser un peu la haine qu'on a en nous, au moins physiquement t'es calmé après quatre heures...

Youenn : Rien ne force une personne qui fait un zine de faire de la distribution ou un label et inversement. Pour nous cela fait un tout. Le label, c'est le truc que nous faisons ensemble. Quand tu fais un label, tu fais forcément de la distribution parce que tu fais des échanges, c'est ça qui fait avancer le schmilblick. Ce sont des plaisirs différents, quelque part c'est complémentaire, mais nous avons toujours évité de tout confondre, nous faisons juste une pub dans les zines avec les tarifs, nous n'insistons pas trop. Généralement les groupes que nous produisons ont déjà été interviewés dans un de nos zines, mais on ne leur demande pas : "Alors heureux du disque que nous vous avons déjà fait ?". C'est naze. Le label, c'est pour écouter ce qui nous plaît et le zine c'est pour parler de ce qui nous plaît, je pense que ça résume bien notre état d'esprit.

HAMS ! : As-tu toujours écouté la (les) même(s) musique(s)?
Jean : Non évidemment. Je n'ai pas de grand-frère ou grand-cousin qui m'aient initié au punk. J'ai écouté, comme tout le monde, la zik de mes parents et je dois dire que j'aurais pu plus mal tombé. En gros, ça allait de Brassens, Bobby Lapointe, Brel, Thiéphaine, Renaud à Barbara... J'ai échappé à Halliday, Céline Dion ou ce genre de merde.

Youenn : J'ai commencé par toutes les merdes qu'on nous sert à la radio, mais je me suis assez vite intéressé à l'alternatif. Mon premier concert, c'était ma Mano Negra, après dans mes années lycée j'ai découvert le punk avec Garçons Bouchers, Shériffs, Happy Driver, BxN... Depuis je n'arrête pas, j'écoute du punk, du ska, du hardcore par vagues.


HAMS ! : Quels sont tes disques préférés?
Jean : La question qui tue! Mais que j'aime poser aux autres ! ! Salaud ! Très peu en fait. J'écoute beaucoup de disques masi très peu restent des années après. Il y a très peu de groupes que j'adore depuis des années et pour des années je pense. Mon top : le EP de Melmor, L'Infanterie Sauvage (malgré plein de choses), le premier CD des Mass, le Viva Bertaga des Bérus, l'album de Disaffect, le CD de Brother Inferior, le LP de Heyoka... Je pense que tu as là les disques qui m'ont le plus marqué depuis toutes ces années. A côté de ça, j'écoute beaucoup de choses (Defiance, Unseen, Dispomanie[sic], Apaches, Los Crudos, Casualties, NCA, des compiles, etc., etc.) mais avec les autres ci-dessus tu as mes "classiques".

Youenn : La sale question par excellence. Le disque pour moi c'est le split LP Heimat Los / Kromozom 4, c'est celui-là que j'emmènerais sur une île déserte. Je t'en sélectionne neuf autres représentatifs : Korrupt : Feste feiren (25 cm), Melmor : Punk Noz (EP), Nervous Tension : Under siege (EP), Awol : In this cold weather, Kidnap : Il faudra bien qu'un jour tout change (EP), MST : 38'48'' Regeneration (LP), Western Special : Road to roots (CD), 8°6 Crew : Bad bad reggae (LP) et enfin tous les autres disques que j'ai (ça, c'est le dernier disque, je fais une compile, de tout le reste)

HAMS ! : Ecoutes-tu d'autres musiques (styles, noms, etc)? Sinon pourquoi?
Jean : (...) [il s'interroge] On va dire que je subis plutôt que je n'écoute d'autres musiques (bars, soirées, radios...). Je n'écoute ni jazz ni techno ni rap ni dance... Peut-être un peu de "chanson française" comme Renaud, Zebda, Brassens... Pour moi, la diversité va du ska (très peu) au HC métal (très peu), j'écoute plus ce qui se trouve entre les deux, le punk, le punk-rock, le HC, le crust... Pourquoi je n'écoute pas d'autres choses? C'est un peu con comme question, non? Pourquoi t'aimes pas tel ou tel truc, toi? Ça ne se contrôle pas, c'est comme ça. Une musique doit me faire quelque chose à l'intérieur, me donner envie de danser, de faire la fête, de pogotter, etc... Jusqu'à aujourd'hui il n'y a que le punk au sens très-très-large qui y soit arrivé.

Youenn : Oui, j'écoute d'autres styles de musique. J'ai parfois des bons disques qui me tombent sur les bras. Citons le dernier album de Zebda, Manu Chao, le live au Tourtour de Mano Solo, des trucs genre Les Têtes Raides ou encore la nouvelle scène reggae française... Tu sais, quand la zik est faite avec sincérité, elle touche forcément !

HAMS ! : Tu vis (ou vivais) dans une région phare du cyclisme. Mais, toi-même, pratiques-tu? Quels sont tes coureurs préférés? As-tu une casquette BP-Mercier vissé sur le crâne?
Jean : J'aime le vélo mais pas le cyclisme. J'ai donc un vélo pour aller au taf, au bistrot, chez mes potes... Mais j'ai pas de cuissard rose fluo et très moule-burnes, je ne me rase pas les jambes, je n'ai pas un bronzage tip-top dès les premiers rayons du soleil, je ne me mouche pas dans mes doigts, je ne pisse pas en roulant, je roule pas au milieu de la route pour faire chier les caisses, le dimanche, sur les routes sinueuses de Bretagne, je n'ai pas l'air d'une enseigne publicitaire ambulante, je n'ai pas de maillot à pois rouge et blanc pour faire croire que je suis Virenque...

Youenn : Dans ma longue vie d'étudiant, surtout à Brest, j'ai pratiqué le vélo, notamment avec Jean. Mais déjà tout petit, je me déplaçais dans ma natale campagne pour aller voir mes copains. Plus grand, c'est aussi pour aller voir des amis, mais le retour est généralementplus chaotique. J'ai un vélo à Paris, mais là il ne vaut mieux pas en faire bourré. J'ai pas de coureur préféré, c'est tous des drogués... Reste plus que ceux du dimanche qui sont cleans... et encore ! J'ai pas de casquette mais un bonnet !

HAMS ! : Karok s'est posé (se pose) là parmi les zines. Mais où diantre est passé le n°14? Qu'en est-il de Punk System?
Jean : Punk System se pose plutôt à côté. Mais de toute façon ce n'est pas moi d'y répondre.

Youenn : Ah, le Karok ! Tout d'abord, le numéro 14 se cache depuis un an. Pendant un bon bout de temps j'ai eu des excuses pour ne pas le sortir mais ça vient, j'ai un nouvel ami (Titoyne), et il sort là mais l'accouchement est douloureux, il s'est présenté par le siège... Sinon, la satisfaction que j'en retire est que les gens le lise, qu'on commence à rencontrer des personnes qui nous lisent depuis longtemps. On rencontre les groupes aussi et ça fait toujours plaisir de voir qu'ils marchent et que quelque part on a mis un peu d'huile dans leur pédalier (voir question précédente). La durée, c'est un truc qui me plaît, c'est pour cela que ça me ferait mal d'arrêter, même s'il sort moins souvent ou que je change un peu la formule.

HAMS ! : Fais-tu partie des commandos FNSEA qui sévissent partout et surtout chez toi?
Jean : De quoi tu parles : de la Fraction Nationale-Socialiste des Eleveurs et Agriculteurs ?!

Youenn : Mes parents sont agriculteurs, mais nous nous situons très loin de ces agriculteurs de droite, moi je serais plutôt Confédération Paysanne. Tu sais, ces types, à part tout casser quand ils ne sont pas contents, ils ne font pas grand-chose. C'est des moutons. On leur dit de faire du cochon, ils font tous du cochon, l'année d'après c'est du poulet, des salades... et forcément les prix baissent (première loi du marché : quand l'offre augmente, les prix baissent, à demande constante). Après on dit que tout ça, c'est la faute de l'Etat qui ne nous défend pas (notons au passage que les paysans forment un des plus gros lobbys avec les fabricants d'armes) face aux méchants Américains (c'est vrai qu'ils sont méchants, je vous l'accorde), alors ils cassent tout, on ne les attrape jamais, il n'y a jamais de procès et le contribuable, en plus de payer leurs subventions, payent la réparation de leurs conneries. Vous le comprenez, je déteste ces gens ! En plus ils font de la mauvaise bouffe ! !

HAMS ! : Quels sont vos projets avec Lix Xivia? Dépeins aussi vos tendances musicales et la tambouille en général.
Jean : On a beaucoup de projets en cours et d'autres en voie d'accomplissement. Le problème, c'est qu'on a changé de line-up et qu'on a tourné dans le groupe (le batteur est parti, il est remplacé par le 2e gratteux qui lui est revenu de Suisse où il avait passé six mois, un nouveau bassiste est arrivé et moi, ancien bassiste, j'ai pris la seconde gratte ; en plus ce nouveau bassiste va peut-être jouer du saxo sur certains titres ; et ? et ? car il y a un et !... La copine de l'ancien deuxième gratteux et donc actuel batteur va peut-être venir faire un tour avec son violon...). Bref, c'est le bordel mais, nous on s'y retrouve, ne t'inquiète pas! On réapprend tout le répertoire tous ensemble, tout en continuant à composer tranquillement. Plus de concert avant un moment et l'enregistrement de 4/5 titres (pour une démo très probablement, EP si on est très content de nous) est aussi repoussé. Pour le style, je ne suis peut-être pas idéalement placé pour te répondre. On a quelques morceaux 100% punk-rock, d'autres plus speeds, d'autres qui mélangent passages speeds et des chœurs punk-rock. En fait, on essaye de brasser les influences très diverses des membres, ça va du crust le plus furieux au ska / punk le plus festif. On ne sera jamais un groupe 100 %-ci ou 100 %-ça. Et puis, avec l'arrivée de nouveaux instruments comme le sax ou le violon, le son du groupe risque d'évoluer encore. Les répétitions qu'on fait en ce moment sont presque 100 % punk-rock : le batteur apprend.

HAMS ! : Et toi, Youn, quels sont tes projets musicaux ? Joues-tu dans un groupe à l'heure actuelle ?
Youenn : Je n'ai joué que dans Verdikt. Peut-être que je referai un truc, ce n'est pas l'envie quie manque en tout cas ! Donc musicalement, je me contente de trémousser mon cul dans mon salon en écoutant du punk et en faisant mine de jouer de la guitare avec un manche à balai.

HAMS ! : Quels sont tes meilleurs souvenirs avec Verdikt ?
Jean : Beaucoup. Beaucoup. Toutes les fois où 30/40 personnes reprenaient "Guy Gilbert" en chœur ; la sortie des compiles Breizh Attack et Breizh Disorder ; la première fois où j'ai vu ce punk de Theix (un bled de Bretagne) avec le tee-shirt NCA / Verdikt réalisé à partir de l'affiche d'un concert ; toutes les fois où j'ai reçu du courrier (suite aux compiles) pour me proposer des plans concert ou de faire un EP (!)... ; les trois ou quatre concerts réalisés en compagnie des NCA... Pour tout ça (et plein d'autres choses), ce groupe restera une expérience formidable.

Youenn : Je t'en citerai deux, notre concert à Morlaix avec NCA, à la MJC, c'était vraiment excellent parce que tout le monde dansait, même si on faisait des pains. Un vrai régal. L'autre, c'est notre dernier concert avec NCA à Cruguel chez Reynald des Disruptive Element, les gens bougeaient moins mais ça a été un bon week-end. Mais je crois que ça m'a toujours fait plaisir parce que je considère ces musiciens comme des potes avant tout.

HAMS ! : Ta chanson sur Guy Gilbert, curé des loubards, t'a-t-elle ouvert l'esprit et as-tu trouvé le chemin qui mène à Notre Seigneur Jean-Paul ?
Jean : Ce n'est pas moi qui ai écrit le texte de cette chanson (une partie de la zik seulement). Je ne trahirai pas l'esprit de Pierrot le batteur en te disant que c'est un délire avant tout. Il a écrit cette chanson après avoir vu ce curé à la télé, c'est tout. Le délire lui appartient, nous, ça nous a fait marrer. Pour Jean-Paul II (mes deux), il faut reconnaître à ce saint homme une grande action : le fait d'avoir pris cinq pruneaux dans la poitrine dans les années 80. Malheureusement, il a survécu. Je hais toutes les religions, la catholique, la protestante, la juive, la musulmane, les bouddhas, les hindous, les Témoins de Jéhovah, les vendeurs d'aspirateurs, euh pardon... de paradis.
La religion n'est qu'un refuge pour les faibles d'esprit, ceux qui ont besoin de croire en quelque chose de meilleur que la merde qu'ils vivent sur terre. Je peux comprendre que dans certains pays, ça cartonne, car quand on est pauvre à en crever, ça permet peut-être de tenir que de croire à une vie meilleure. Mais ce que je ne pardonne pas, c'est l'exploitation de cette misère par les religions (toutes procèdent de la même façon). C'est un fonds de commerce dégueulasse. "T'es pauvre, malade, exploité par ton patron, tes gosses ont faim, tu vis dans un taudis humide... Pas grave ! Dieu reconnaîtra les siens. C'est le paradis qui t'attend là-haut...". Merci bien monsieur le curé. Après, bien sûr, je ne dis pas que tous les curés sont des ordures, certains font de bonnes choses (au sens choses utiles ; tu vois Guy Gilbert, il a fait des trucs biens).

Youenn : C'est Pierrot, le batteur, qui avait eu l'idée de cette chanson qui est un peu devenu notre tube. Guy Gilbert est un marginal à sa manière, il fait des choses bien. Je pense que c'est un homme bien avant d'être un curé, la religion n'a souvent pas grand-chose à voir chez certaines personnes qui ont décidé de vouer leur vie aux autres. Pour ce qui est des voies du Seigneur, je les pénètre à grand renfort de vaseline. Je suis grossier, je sais... et Jean-Paul II est un pauvre type ! A priori je n'ai rien contre la religion ou quelque autre conviction, tant que la personne qui y croit garde cela pour elle, c'est son mode de vie, son choix mais en rien elle ne doit forcer les autres à suivre son chemin. Que tu sois vegan, anar, SxE, catho, musulman... le problème n'est pas là, si tu acceptes les autres et les respectes, tu ne les rejettes parce qu'ils sont différents. Là où tout se complique, c'est quand tu cherches à convaincre les autres, à les contraindre à suivre ta pensée et ton mode de vie. Bref, tout ce qui ressemble de près ou de loin à une secte est à détruire !

HAMS ! : Quelle est ton opinion sur "l'identité bretonne", sur le nationalisme breton (d'obédience droitodroitière ou libertaire)? T'intéresses-tu à la question?
Jean : Sujet difficile. Je ne suis pas bretonnant comme on dit ici, je ne parle pas breton et je ne fais pas l'effort de l'apprendre. A cause de cela, je ne peux pas avoir conscience d'une quelconque identité bretonne et d'une certaine appartenance à une région. Ça, c'est ce que pense la plupart des bretonnants car pour eux, tout passe par la langue ; pour eux, il faut d'abord apprendre la langue. Si tu dis : j'aime la Bretagne et que tu ne parles pas breton, tu n'aimes pas vraiment la Bretagne. Moi je ne suis pas aussi catégorique. J'ai conscience que l'Etat français a imposé la langue française par la force (tout le monde a en tête les panneaux dans les écoles bretonnes sur lesquels il était inscrit "interdit de cracher par terre et de parler breton"), avec la volonté de faire disparaître le breton. La situation est donc difficile car on est partagé entre plusieurs sentiments : parler le breton pour ne pas le voir disparaître, OK, mais pourquoi? Pour revenir en arrière? Pour pouvoir parler entre Bretons? Pas terrible comme ouverture sur les autres. Ce qui me gêne aussi, c'est que beaucoup de personnes qui parlent bretons aujourd'hui ont été à l'école Diwan, et ont donc appris dès leur plus jeune âge parce que leurs parents l'avaient voulu ainsi ; certaines de ces mêmes personnes te reprochent de ne pas parler le breton alors qu'à aucun moment elles n'ont fait le choix délibéré de parler cette langue. Moi, j'ai été à l'école "normale", j'ai appris le français et pas le breton, sans qu'on ne me demande rien. Est-ce de ma faute? Je n'ai jamais baigné dans un milieu breizhou, comme on dit ici. Aujourd'hui à vingt-cinq ans, je ne vois pas l'intérêt d'apprendre cette langue. Je ne prétends pas avoir raison, ni tort d'ailleurs, mais c'est comme ça. Ça ne Ça ne m'empêche pas d'aimer la Bretagne pour plein d'autres choses. Peut-être que je fais le jeu de l'Etat français, peut-être ; mais au moins je ne fais pas le jeu des intégristes indépendantistes qui veulent imposer par les mêmes moyens leur vision des choses. Pour en revenir à ta question, je pense qu'en Bretagne, il y a deux sortes de militants bretons : ceux proches de l'extrême-droite (qui ont collaboré avec les nazis pendant la seconde guerre mondiale) qui votent Le Pen ou la bonne grosse droite RPR (style les gros paysans), sont des cathos intégristes, veulent revenir à des valeurs maréchalistes (la terre, les bons paysans et eux au-dessus évidemment), la "Bretagne aux Bretons" en gros. Ceux plutôt d'extrême-gauche (Emgann) qui ont leurs origines dans les années soixante-dix et qui revendiquent plus d'indépendance par rapport à Paris, qui mettent en avant le côté culturel, la richesse de la région, etc... Le problème, c'est que les deux utilisent le même drapeau, veulent que la langue soit reparlée par le plus grand nombre (en l'imposant)... Je ne me sens particulièrement proche d'aucune des deux parties, même si les seconds me sont sympathiques à bien des égards (défense du bio, de l'écologie, refus de l'agriculture qu'on connaît actuellement, défense d'une "identité" bretonne...). Les premiers sont le pire qu'il puisse nous arriver. En tout cas, c'est une question qui m'intéresse et me perturbe un peu car je n'arrive pas à avoir des idées bien tranchées sur le sujet, je ne suis pas un pro-bretonnant mais je ne suis pas un anti non plus. Je fréquente des gens comme Nico de Melmor qui sont très impliqués dans ce réseau mais je n'arrive pas à me sentir totalement concerné. Tu ne verras jamais un drapeau breton ou un triskel chez moi (choses très courantes sur les voitures ici), je n'aime pas trop ce côté affirmation d'une appartenance à une région. Je perçois ça plutôt comme un manque d'identité personnelle (chez certaines personnes du moins). Mais maintenant, c'est évident que je me sente Breton comme toi tu te sens Parisien, comme un Belge se sent Belge, etc..Ça me paraît évident ; quoique ! Certains Parisiens d'origine bretonne se sentent dix fois plus bretons que la plupart des habitants de Bretagne ! !

Youenn : Je ne m'intéresse pas spécifiquement à ce que tu appelles "l'identité bretonne". Je me sens breton, d'autant plus que j'habite à Paris, c'est une façon de s'identifier... Ce n'est pas toujours bon, on a vraiment une réputation de gros picoleurs (dure à tenir parfois, hips !). Je bannis tout nationalisme de mes sentiments. Pour moi, il n'existe ni nation, ni patrie... Nous sommes tous sur le même bateau, tout le monde doit ramer, même si certains ne pensent qu'à prendre la direction d'une petite barque ! Sinon, je suis content de venir de ce pays, je m'y sens attaché parce que ma famille et bon nombre de mes amis sont là-bas. Mais franchement, l'identitarisme n'est qu'une façon supplémentaire de se replier sur soi. Soyons ouverts et partageons nos cultures, éventuellement défendons-les, mais pas en s'enfermant ! En Bretagne, beaucoup de "bretonnants" ont un pied à gauche et l'autre à droite, en fait ils sont avec tous ceux qui leur donnent raison ou les assurent dans leurs positions ! Hitler avait tout de même promis à la Bretagne son indépendance, ce qui nous a valu de fâcheuses ombres dans notre histoire... Mais Jean en parlerait mieux que moi.

HAMS ! : Apprécies-tu la culture celtique en général (groupes pop, trad, thèmes en musique classique, peinture, scultpure, littérature, ouverture sur les autres contrées atlantiques)? Est-ce pour toi encore quelque chose de vraiment vivant ou un paravent pour se donner une façon d'être à certains? (question un peu doublon avec la précédente)
Jean : J'ai déjà commencé à répondre ci-dessus sans avoir lu celle-ci donc je vais pas me répéter. Je n'apprécie pas particulièrement la culture celtique, la musique peut-être plus que le reste. J'aime bien certains groupes, la musique de fest-noz aussi mais je n'en écoute jamais chez moi. Je lisais dans ton zine, je crois, Nico Melmor qui disait autant s'éclater en concert punk qu'en fest-noz... C'est loin d'être le cas pour moi. J'irais en fest-noz si je n'ai rien de mieux à faire. De toute façon je n'aime pas les danses qui s'y pratiquent ni me sentir exclu parce que je ne danse pas (ne sais pas danser plutôt) et ne parle pas breton. Je ne rentre pas dans le moule. Mais bon, en fest noz tu peux quand même passer une super soirée avec des vieux, des jeunes, des gamins... discuter de tout, choses qu'on ne retrouve pas dans les concerts keupons. L'ambiance y est souvent bonne ; je préfère dix mille fois les gens qui vont là que les beaufs qui vont en boîte. Ces mêmes beaufs qui ont tous un drapeau breton sur leurs caisses ou un autocollant du genre "je suis breton et j'en suis fier", les mêmes beaufs qui ne parlent pas un mot de breton, ne connaissent rien à notre histoire ni à notre culture.

Youenn : Je ne vais pas aimer un truc parce qu'il est celte... Ça, c'est certain ! A mieux ça m'attire un peu plus l'attention parce que je viens de là-bas. Cette culture rassemble de nombreux peuples en Europe et des immigrés aux Etats-Unis, c'est sympa de discuter cidre avec un Américain... De toute façon, on vient tous d'Afrique ! Toute culture est intéressante, tu apprends des choses sur les gens, sur les langues, les façons de penser. La culture celtique est à la fois vivante et un paravent, ça dépend de quel bord tu te places. Je la trouve vivante dans les fêtes, dans l'art, c'est un paravent au niveau politique, idéologique ! Pour conclure, je ne me passionne pas pour le problème, mais il y a tout de même un paquet d'aberrations dans le discours de beaucoup de "bretonnants".

HAMS ! : Manges-tu souvent du chou-fleur (production locale) Prince de Bretagne, garanti 100% pesticides ?
Jean : Jamais. Je n'aime pas le chou-fleur ni l'artichaut (les deux symboles forts de la région où je vis... Le Léon profond !). De plus, j'ai été initié à l'agriculture biologique quand je travaillais chez le père de Youenn Karok, depuis, dès que je peux je bouffe bio, c'est-à-dire dès que j'ai les sous ou quand je chope des légumes chez mémé, les parents d'Youenn, tonton ou le jardin de mes parents... Beaucoup de gens cultivent leurs jardins ici et c'est tant mieux. Je peux te dire que quand je vais à Paris, je suis malheureux quand je vois la gueule des étalages!17 J'aime bien manger, et tant qu'à faire à manger...

Youenn : Encore la Bretagne... Je ne mange jamais de ce produit industriel, puisque mes parents en font du bien meilleur et sans aucun pesticide ! Je n'épiloguerai pas sur les merdes qui se cachent sous cette appellation, c'est un peu notre mafia à nous ! Enfin, vous savez déjà ce que je pense d'une certaine partie de l'agriculture.


HAMS ! : Quels sont pour toi les meilleurs vecteurs d'interviews (courrier, net, concert, après-concert, bistro, canapé, pieu, abri de jardin)?
Jean : Bonne question. Voilà six ans que je me la pose ! A mon avis, tout dépend de la personne interviewvée. Moi il me faut du temps pour répondre et approfondir ce que je veux dire donc le courrier est le mieux. L'oral est plus spontané mais le problème c'est que ça se fait après les concerts donc avec 4 grammes dans chaque poche... pas le top. L'idéal est internet, je pense. C'est du courrier à vitesse grand V. Tu peux revenir trois-quatre fois dessus en une semaine si la personne est dispo... Earquake fait tout par internet je crois et ça se sent : il prend le temps de connaître les personnes et peut approfondir un aspect d'une réponse qui l'intéresse. Ça donne des interviews plus complètes, et puis ça évite les mecs pas motivés (si le mec met trois semaines à répondre, au moins tu te demandes pas si la lettre est perdue). Le net c'est bien mais élitiste. Le pieu ? ! Mais tout dépend de la personne qui inteviewve... Si c'est Olga la Tigresse du Bengale ou Lili la Panthère slave, pourquoi pas19? Avec toi, j'aime autant le courrier.

Youenn : Pour commencer, je n'ai pas encore essayé les vecteurs suivants : bistro, canapé, pieu, abri de jardin. La majorité des interviews dans le Karok sont faites par courrier. J'en reçus un jour une des Italiens de Belli Cosi par internet. On en a fait quelques unes en concert, certaines chaotiques ne sont jamais parues. Pour moi, la plus mythique, c'était les Mädels No Mädels à Couterne, ils sont Allemands, l'interview s'est faite en anglais (je ne suis pas très fort), sur fond de Rude Boy System... Pour retranscrire, ça a été dur ! Les avantages du courrier, c'est qu'on évite les longueurs, les personnes ont le temps de réfléchir aux réponses et comme ça prend du temps, ça reste assez spontané, parce que tu ne vas pas passer la soirée ! L'avantage du live, c'est qu'il est plus aisé de faire des liens entre les questions.

HAMS ! : Rural tient-il bien le cap? (quelle métaphore maritime!) D'où vient ce nom original (ça change de "Kill you bastard & da system!!" et trucs du style même si j'ai rien contre)? Te sens-tu près de la nature? Comment choisis-tu les artistes que tu produis, Eddy B.? D'ailleurs, je vois que tu es venu accompagné de ta vingt-troisième femme, quinze ans d'âge et en mini-string Saint-Tropez...
Jean : Rural tient bien la marée... mais c'est une métaphore terrestre qu'il t'aurait fallu trouver. Tu es le premier à soulever ce point et j'en suis heureux car c'est justement pour éviter le cliché que ce nom a été choisi... Tu peux pas savoir le nombre de trucs "urbain(e)" qui existe : Symphonie Urbaine, Violence urbaine leur split-EP, Métal Urbain, Guérilla urbaine (la chanson + le zine), Unité urbaine (le zine), Nuits urbaines, la chanson de Paris Violence, Macadam zine, Macadam Massacre des Bérus, etc et j'en oublie certainement. On a pris l'inverse et on s'est appelé "rural". A l'époque on bossait tous les deux sur l'exploitation Youenn Family donc on passait plus de temps à genoux dans la terre que sur le macadam. Le nom est venu de là. On a gagné sinon plusieurs millions avec le label, depuis les débuts j'ai changé cinq fois de femme, sans compter les maîtresses et les putes de luxe, je roule en DS cabriolet (très rare et très cher) ou en Harley suivant mon humeur, je vis dans un 22503 m², j'ai des amis qui font de la politique, je boursicote, je vais beaucoup en boîte dans lesquelles les videurs me connaissent et m'appellent "Monsieur Jean"... La belle vie, quoi. Un label punk, c'est de l'argent facile. Pour les artistes, on va dans le même sens, on choisit des trucs à la mode (Melmor au milieu de la vague celtique, Paris Violence au milieu de la vague street punk, etc., etc.). On aime l'argent pas les groupes en général.
Proche de la nature? Oui, je crois, du moins j'espère. Je me sens écolo quelque part mais je vis pas à la campagne pour autant (j'y ai habité étant gamin). Je reste trop citadin pour ça. Mais, je vais foutre mes canettes, mon papier et mes bouteilles plastiques dans les conteneurs pour recyclage. Je vide pas le cendrier des bagnoles n'importe où, je boycotte au max' les grosses marques industrielles, je bouffe plus de viande (avec les porcheries, on est gâté en Bretagne, crois-moi), je ne vais pas à la boulangerie du coin en voiture (à 100 mètres), j'utilise beaucoup mon vélo et le bus, quand je bouffe à la campagne ou sur le bord de la route pour les concerts ou les vacances, je ne laisse pas mes merdes après moi, je ne pète pas mes canettes sur les parkings des concerts.

Youenn : D'abord, elle est plus âgée, je n'ai pas l'expérience d'Eddy B. et à mon grand désespoir je ne suis jamais allé à Saint-Tropez, quelle tristesse ! Rural tient le cap, un disque par an, c'est peu mais ça nous a permis de ne pas faire de conneries financières. Le nom vietn d'une pancarte (le logo) dans une manifestation contre la désertification des campagnes en photo dans un journal, Le Paysan Breton, dont le seul intérêt est sa blague nulle toutes les semaines. La pancarte disant "Danger Désert Rural", j'ai gardé le "Rural" et on y a ajouté "Muzik" et voili! Et puis ça reflète un peu nos origines et puis ça change, c'est marrant, on retient bien ce nom. Pour la nature, pfu, oui et non. Je ne resterais pas des heures à contempler un chant ou la mer, enfin peut-être depuis que je suis à Paris. J'aime bien la ville, je ne pense pas qu'on soit encore capable de retourner à la nature, donc c'est idiot de se rouler dans la boue pour faire autre chose que se faire du bien... J'apprécie la nature pour ce qu'elle nous offre et j'essaie de la respecter dans la mesure de mes moyens. Par contre je me sens très opposé aux pollueurs en tout genre et aux ennemis de notre espèce et comme notre survie dépend de la nature qui nous entoure, il faut la respecter ! Le respect, encore une fois !

HAMS ! : Avoue, Jean, que c'est toi qu'as collé les quatre cinq stouks d'Europe à la flotte (Sieg sieg blouk blouk!) à Perros histoire de faire porter la calotte à l'abbé Cottard, ton ancien pote que tu refoulais dans ton inconscient.
Jean : J'aurais bien aimé les foutre à l'eau moi-même, c'est vrai ! Mais ils l'ont réussi tous seuls... Dommage que le cureton s'en soit sorti car c'est lui le pire salaud dans l'histoire. J'espère que les parents porteront ce deuil toute leur vie et regretteront de ne pas avoir porté plainte. Je ne sais pas s'ils s'endorment la conscience tranquille le soir. Je n'ai pas de gamin mais je pense qu'en perdre de cette façon est l'une des pires choses qui soient (et eux ils pardonnent, tout juste s'ils ne félicitent pas l'assassin de leurs enfants...). Vive l'intégrisme religieux. Je leur souhaite de longues nuits d'insomnie.

HAMS ! : Et toi, Youenn, avoue que c'est toi qu'as porté les valoches de flouze de Tibéri, planquées en Bretagne désormais car Chirac était ton mentor que tu refoulais dans ton inconscient.
Youenn : Je n'avouerai rien, même sous la torture... Les Tibéri sont des merdes, voir la couverture de Charlie Hebdo ("T'as encore fait Tibéri sur le trottoir !") Je n'ai jamais aimé Chirac mais je continue toujours à manger des pommes !

HAMS ! : Quelles sont les principales qualités que tu trouves dans le milieu (mouvement) punk et qui t'y font rester (formulation un peu maladroite, scouzaté!)?
Jean : Ce qui me fait rester : les rencontres je crois. Je pense que les personnes les plus intéressantes que j'ai rencontré, ça a été directement ou indirectement grâce au "punk". La plupart de mes amis (et je te parle d'amis pas de connaissances ou de prétendus amis) sont dans le milieu punk. Ce ne sont pas forcément des punks à dégaine mais des gens qui bougent régulièrement dans les concerts, achètent des skeuds, font des émissions de radios, des zines ou autre, des gens qui ne bouffent pas chez Mac Do, qui ne vont pas en boîte, qui partagent avec moi des trucs que j'aime, etc... Pour moi, l'essentiel est dans le contact et le rapport humain ; un concert, même avec les meilleurs groupes, sans parler à personne est une hérésie. Après, toutes les qualités (et défauts) du mouvement viennent des personnes, ce sont des personnes qui m'importent, pas le mouvement. Ce sont toutes les individualités qui constituent ce mouvement punk qui m'intéressent. J'aime le mouvement mais ça ne veut pas dire que j'aime les punks (au sens j'aime tous les punks). Après, c'est évident que la zik joue aussi un grand rôle (elle adoucit les mœurs comme on dit). A ta question, j'aurais pu répondre à la "skinhead" et dire : c'est l'amitié, la camaraderie, etc mais c'est faux et tout le monde le sait. Le milieu punk comme tous les milieux est composé de salauds, de menteurs, de bourrins, des paumés, etc., etc. Moi, j'y ai rencontré des gens merveilleux (et j'en rencontre encore) et c'est ça qui fait que je suis toujours là.

Youenn : Ce que j'aime dans le punk, c'est la musique, les gens sympas et intéressants que je rencontre par cet intermédiaire, c'est la qualité de tout milieu, c'est un moyen de se rencontrer. Mais je rencontre des personnes ayant les mêmes qualités ailleurs que dans ce milieu. Je reste dans le milieu parce que je m'y sens bien, mais c'est principalement une vocation musicale, c'est sa raison d'être à ce milieu.

HAMS ! : Y a-t-il cependant des travers qui y règnent et persistent, selon toi?
Jean : Bon, je devrais lire les questions en entier, ça m'éviterait d'y répondre avant qu'elles ne me soient posées ! Des travers... Quel doux euphémisme! Des connards tu veux dire? ! Oui évidemment, plein de trucs me font chier mais est-ce typique du milieu? L'hypocrisie, le business, les sales plans, les mensonges... ça existe partout malheureusement. Longtemps, j'ai été naïf : je croyais que tous les mecs qui se revendiquaient punks étaient cools... Je ne pensais pas qu'on puisse se faire arnaquer (je te parle de sous), se faire tirer des skeuds en concert, se faire péter la gueule pour rien (et j'en ai vu des mecs se prendre des pains pour rien du tout) etc etc. J'exagère un peu mais j'imaginais le milieu plus cool. Y a pas de trucs qui me gênent mais pour beaucoup il s'agit en fait d'une conception différente du punk. Exemple : un mec va te dire t'es pas un punk parce que t'es pas végétarien. C'est idiot. Il n'y a pas une règle écrite qui dit les punks sont végétariens ou pas, il n'y a pas de critère précis. Chacun met ce qu'il veut dans le punk (à part certaines "valeurs" obligées selon moi comme l'antifascisme, l'anticapitalisme, et un minimum de critiques vis-à-vis de notre société ; un faf ne peut pas être punk pour moi, il n'a pas sa place). Beaucoup de prises de tête viennent de là à mon avis, car les gens se reprochent des trucs pas forcément évidents. Exemple : Combat Rock en prend plein la gueule et de plus en plus je trouve, mais des tonnes de trucs qu'on lui reproche ne sont pas justifiés, lui reprocher de faire du fric (beaucoup de gens qui se revendiquent DIY notamment), ce n'est pas crédible car après tout c'est son droit de faire de l'argent en vendant des disques. Sa conception du punk est "je vis des disques que je produis", personne n'est obligé d'en faire autant (et heureusement), personne n'est obligé de faire du 100% DIY (heureusement). Maintenant, chacun choisit sa façon de voir les choses. Moi, je boycotte ce label pour des raisons que je trouve valable car vivre de son label ne signifie pas forcément se foutre de la gueule du peuple et arnaquer tranquillement son monde mais je ne dirais jamais que ce mec n'est pas un punk, c'est un punk que je n'aime pas mais un punk quand même. Enfin tout ça reste du détail. Ça m'empêche pas de dormir. Ce qui me gêne beaucoup plus c'est quand je vois un keupon taper sa nana, quand je vois des mecs gober n'importe quoi et mal délirer (genre violent), quand je vois des mecs se taper dessus pour des conneries, quand je vois la haine dans le regard de certains straight-edge, quand je vois certains branleurs arrivés depuis six mois dans le "mouvement" te donner des leçons et te sortir des discours hyper intolérants sur des choses qu'ils ne connaissent que très superficiellement (je pense à certains végétariens qui militent après trois brochures), quand je vois des fafs aux concerts... Ces choses-là oui me foutent la haine. Je hais les intégristes.

Youenn : A part les guerres de clochers, je ne vois pas trop. Beaucoup de personnes prônent l'unité mais pour eux... Ils ne semblent pas prêts à accueillir tout le monde, chacun campe sur ses idées et ses préjugés... C'est un monde fait plein de petites histoires et de rumeurs. A Paris, le fait de ne pas aller à un concert est plus souvent lié aux gens qu'on redoute d'y rencontrer qu'à des empêchements personnels !


HAMS ! : On dit souvent "la nuit tous les chats sont gris", pourquoi à ton avis ne remédie-t-on pas à cette alcoolisme chronique et viscéral? (je sais, celle-là est assez minable)
Jean : Elle est moyenne en effet...

Youenn : On ne remédie pas à ce problème car un autre dicton, bien moins connu, dit que "la nuit toutes les chattes sont roses"... Excusez-moi, il ne fallait pas me chercher.

HAMS ! : Quels sont tes goûts en bouquins et ciné?
Jean : Je ne lis presque plus. C'est un sacrifice que j'ai consenti afin de faire tout le reste. C'est dommage mais la réalité. Le dernier bouquin lu ? Celui de Franck Michel. Sinon, quand ma copine me dit : "Tiens il faut absolument que tu lises ça". Je lis deux bouquins par an ; alors que j'ai pu en lire deux par jour à une certaine époque. Pour le ciné, je bouffe à tous les rateliers comme on dit : dans le désordre, et pour les derniers vus, ça donne : Star wars, Ça commence aujourd'hui, Ghost Dog, Le créateur, le dernier Almodovar, American History X, Another Day in Paradise, 8mm... et j'en oublie sûrement.

Youenn : Niveau bouquin, je suis accro à la collection Marge chez les Editions de l'Olivier, ce sont des romans d'auteurs américains ou anglais, pas de français en vue pour l'instant et c'est dommage, qui ont pour lien commun les jeunes et/ou la drogue, à noter l'excellent Ectasy d'Irvine Welsh, auteur de Trainspotting mais bien mieux traduit. Sinon, un petit Le Poulpe quand je voyage en train. Le temps du twist, de Joël Houssin que je traîne depuis presque dix ans, ça parle d'un futur proche où le seul moyen de ne pas attraper une sale maladie est de picoler... Joyeux programme, se mêlent à ça des voyages dans le temps sur les traces de Led Zeppelin (et pas besoin d'aimer ce groupe pour aimer ce livre). De l'anticipation ou des bouquins en relation avec la drogue... Niveau cinéma, je n'ai pas de style de prédilection, je n'aime pas le foutage de gueule, le dernier vu c'est Cookie's fortune d'Altman, je crois, une chronique de la folie ordinaire dans un village au fin fond des marécages du delta du Mississipi, très agréable.

HAMS ! : Tu es objecteur. Tu es tenté de t'engager comme mousse sur le Charles-de-Gaulle qui mouille en rade de Brest. Comment fais-tu pour résister? As-tu un avis sur la question militaire ? Crois-tu que les nouvelles mesures qui remplacent le service peuvent mettre sous l'éteignoir le sentiment de révolte de la jeunesse contestataire qu'inspire cette inique institution au coeur de la société?

Jean : Je vois le Charles-de-Gaulle chaque fois que je vais chez mes potes de Recouvrance. C'est un assez gros bateau en cale sèche (souvent...) sur lequel flotte le drapeau gaulliste (avec la même croix qu'il y a sur le dernier EP de Charge 69, le barbelé en moins) ; je le vois parfois sortir de la rade de Brest car mon taf se trouve en surplomb (si tu veux je vois la mer de ma fenêtre... Ça, c'est juste histoire de te rappeler ta misérable existence de Parisien ! !), je verse souvent une larme en pensant à la grandeur de la France représentée par ce fier et noble navire qui défie le monde et les océans pour la seule gloire de notre patrie... Je me dis que c'est vraiment dommage que je sois objecteur à cause que on m'a refuser a l'armé parce que j'étai pas bon quon m'a dis le colonel de l'armé des chars, mais moi jaurai bien voulu ètre pilote de char pour faire la guere et tout, la guere ç'ait bien. Maintenant, si je te disais le nombre de personnes qui vont le dimanche, en promenade pédestre, le long de l'arsenal, histoire de voir ce bateau, bateau qu'ils ont payé (car les gens biens payent des impôts), bateau qu'ils admirent, alors qu'il ne sert à rien, qu'il est foireux de partout (les histoires qui circulent à Brest grâce aux ouvriers bavards sont parfois intéressantes...), tu serais étonné.

Youenn : Beurk ! Même la fameuse journée citoyenne va être annulée, ils ne recrutent pas assez... Mais en ce moment avec leur connerie de service, ils gâchent bien la vie à plein de jeunes prêts à entrer sur le marché du travail et qui n'ont vraiment pas besoin de perdre dix mois pour entrer dans la vie active. Dernièrement je suis allé voir Zebda au Zénith (rigolez si vous voulez, c'est un bon groupe si on exclut Tomber la chemise !), entre la première partie et Zebda, ils ont passé des pubs sur un écran géant, dont une sur l'armée de terre... 10000 personnes (des jeunes) qui font "Ouuuuuuuuuh !", ça rassure un peu. Je pense qu'il n'y a pas besoin du service pour ne pas aimer l'armée, on y pensera peut-être un peu moins, quoique avec tout le fric qu'ils nous pompent, on n'est pas prêt de les oublier.

HAMS ! : Quelle est ta position (ta réflexion) sur le temps passé à tes activités musicales? Connais-tu des coups durs et des moments heureux (hauts et bas, on va dire) dans tes divers pratiques?
Jean : Je n'ai pas vraiment connu de coup dur... (...) (...) [il tire une latte] Des déceptions plutôt, des difficultés pour le label (heureusement que Vincent était là)... Tu vois je n'arrive même pas à trouver un truc vraiment horrible qui soit arrivé dans le cadre de l'asso. On ne sait pas encore vautré financièrement donc le reste n'est pas hyper important. Je dis pas que ça a toujours été une partie de plaisir (loin de là) mais rien n'a encore justifié l'arrêt de nos activités. Tant mieux. Les hauts? Pas compliqué : chaque nouveau disque qui sort, chaque nouveau zine. Si je doute dix secondes, je me réécute le EP de Melmor et ça passe ! Et puis, je ne suis pas de caractère défaitiste, donc les galères et les mauvais plans, ça me renforce quelque part. Ça me fout des coups de speed, ça me fout la haine. J'ai la haine envers certaines personnes ou attitudes mais ça ne se traduit jamais par du découragement ; au contraire même, je pense que la haine est aussi indispensable que les joies pour faire quelque chose. Le punk sans haine n'existe pas. Il faut exister et persévérer pour prouver qu'il existe autre chose que ce qu'on déteste. Le EP de Melmor, c'est peut-être une satisfaction personnelle, mais c'est aussi un glaviot dans la gueule des fafs ; Une balle dans le front est avant tout un hymne antifasciste, ne l'oublions pas ; ce n'est pas une chanson d'amour insipide mais du 100% pure haine. La réalisation de ce disque est quelque part une réponse aux fafs. Le fascisme est une saloperie haineuse que je hais. Participer à ce disque est aussi ma façon de le combattre.

Youenn : Oui, c'est vrai, je traîne avec le Karok, c'est difficile de tout concilier quand le rythme de vie change. Mais tant que ça reste un plaisir, il n'y a pas de raison de compter le temps qu'on y passe. Les coups durs je ne pense pas en avoir connu ou alors si, mais juste quand l'ordinateur plante avec toute une interview à retaper. Les moments heureux, en dehors de faire les choses, c'est que des gens nous lisent ou nous écoutent et nous disent quand on se rencontre tout le bien qu'ils pensent de nos activités. Mais ce qu'on a fait n'a rien d'extraordinaire, tout le monde peut être acteur.


HAMS ! : Comment se présente l'avenir de Rural ?
Jean : L'avenir se présente bien. On va continuer à sortir des disques de groupes qu'on aime mais en essayant d'accélérer le rythme. Du coup, début 2000 devrait voir la sortie d'un EP de Nevrotic Explosion, groupe dans lequel on retrouve Duche (ex-NCA) + des ex-Criminal AD et Addiktopack. C'est du punk-rock, donc un groupe assez à part dans la scène bretonne, et c'est tant mieux. Sur ce projet, il y a aussi Mass Production et Morveux Production. On attend que le groupe enregistre (décembre 1999). Suivra un 25cm des défunts NCA, toujours avec Mass Production et là Dirty Punk Records en plus. Ça sera un disque posthume malheureusement (Nico en fait sa spécialité ! !) mais ça vaut le coup de le faire car il s'agira d'inédits et d'un groupe qui a marqué la scène punk bretonne. Pas de date pour l'instant (Duche le batteur vient de se faire enleve un plâtre au pied, fin octobre 1999, date à laquelle j'écris ces lignes). Suivra un EP compile très probablement mais là ça fait loin pour en dire plus même si on a déjà des idées en tête. Et pourquoi pas un CD de Melmor, un jour, avec le EP, la démo, du live, des inédits... Un petit CD pas cher avec tout un truc historique sur le groupe... Pourquoi pas ? On en parle parfois avec Nico. Tu vois, des projets, on en a plus que d'argent pour les réaliser... Si on fait un truc avec Lix Xivia, ça sera aussi sur Rural (histoire de tout contrôler).

Youenn : L'avenir de Rural est de durer, je le souhaite . Nous intégrons de nouvelles personnes. Notre nouveau EP vient de sortir, on espère continuer cette série de compiles "France / [un autre pays] - round n°X", mais l'esprit a toujours été de faire des choses qui nous plaisaient, on ne produit pas à la demande mais sur des coups de cœur. Les prochains disques seront des co-productions avec Mass Prod., mais on n'a jamais vraiment fait de projets jusqu'ici sur nos disques, c'est des idées qui traînent, généralement on ne crie pas sur tous les toits "On va faire ça !" pour que ça sorte dix ans après, on préfère l'effet de surprise, généralement on commence la promo quand on sait que le disque est en train d'être fabriqué.

HAMS ! : L'émo de la faim ? (Choisis ton dique émocore si tu vivais au Sud Soudan)
Jean : Oui, je crois, mais en fait tout dépend du point de vue selon lequel tu te places, ce qui est logique après tout. Merci à toi pour ces vingt-six questions... J'ai vraiment eu du plaisir à y répondre. J'ai pas toujours tout compris mais après tout ce sont peut-être tes questions mais ce sont mes réponses ! J'ai mal au doigt à force de taper, j'ai mal aux yeux mais je suis content d'y être arrivé... Longue vie à ton zine, et je dis pas ça juste histoire de le dire, je le pense sincèrement. Salut à tes lecteurs. Vous pouvez écrire : je ne me cache pas derrière une B.P., je suis dans l'annuaire, et j'ai toujours un e-mail à ce jour. Salut, merci, tshaw ! et à bientôt en Bretagne ou ailleurs !

Youenn : Je ne connais pas grand-chose dans ce style musical, j'apprécie certains morceaux. Au Sud Soudan, je prendrais un EP de Thrill of Confusion sorti chez Stonehenge Rds, mais je ne suis pas très chaud pour m'exiler là-bas. Sinon, merci à toi pour ton intérêt à nos activités et n'oubliez pas, respectez-vous et respectez les autres... Quel moralisateur je fais !

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