7 Minutes Of Chiasse

 

 

7 Minutes of Chiasse, en hommage aux plus connus 7 Minutes of Nausea et aussi à 58 Minutes pour vivre avec Bruce. Ce groupe est un hymne aux miettes du tiroir à pain et à la Valstar, bière des années 70 oubliée sauf des amateurs. Instigateur du style de la chanson à thème hurlée de moins de soixante secondes dans le Bas-Berry, il a été crédité dans de nombreux festivals mais jamais deux fois, chat échaudé craignant la bière tiède comme dit le proverbe. Ils auraient aimé être gaulés comme Mike Brandt ou Daniel Guichard mais le Bon Dieu, un de leurs amis, a préféré qu’ils ne se concentrent pas sur leur apparence mais plutôt sur leur façon d’être musicale, assez proche du courant je-m’en-foutiste en même temps que du générique de L’Homme qui tombe à pic, de loin cependant. L’album qu’ils avaient consacré il y a deux ans à Yves Rénier les avait consacré dans la presse musicale comme le groupe des « séries policières françaises années 70 ». Un deuxième qui devait suivre sur Gui Montagné n’est pas encore commencé à ce jour. Peu d’ensembles musicaux peuvent à l’heure actuelle se réclamer à la fois de Michel Delpech et de Sore Throat. « Le mélange des genres, nous pensons que c’est mieux si tu veux aller vers les gens car que celui qui n’a écouté qu’un seul genre musical nous jette la première boutange de rouge !… C’est cool, merci ! », disent-ils en chœur d’artichaut lapin. Farceurs, ils mettent un nez rouge quand ils sont dans leur Dyane Citroën et vont chercher les courses mais l’enlèvent quand même avant de descendre car ils ne peuvent plus se voir dans le rétroviseur et ça, ça les fait carrément moins marrer. Ces pince-sans-rire, toujours prêts à un bon tour même en phase cancéreuse terminale, n’hésiteront pas à remettre le couvert si le cœur vous en dit et à débarrasser après voire à secouer la nappe dans le jardin pour donner des miettes aux oiseaux. Le crust-expérimental-humoristique n’est-il pas au début de sa renaissance ? Le caviste de chez Nicolas à côté de chez moi reste sceptique (« J’en ai vu d’autres ! T’as pas connu Mai 68, toi, t’aurais vu le bordel ! », s’écrie-t-il en mélangeant du Père Benoît à des cartouches de Stypen pour faire la Cuvée du patron).. Leur passage chez le label Panx pour un multititres EP n’a pas eu les répercussions qu’ils auraient pu en attendre et ledit label a dû après cet échec financier retentissant (200 plaques comme parties en fumée) se rabattre sur de la musique facile, légère et sucrée. Ce n’est pourtant pas en privilégiant des contrats d’enregistrements avec Destiny Child ou All Saints que Panx récupera le public exigeant qu’il possédait auparavant. Mais revenons à nos moutons brailleurs. Des come-back comme celui de Gérard Lenormand ou celui, plus en demi-teintes, de Lenny Escudero, ont taillé mine de rien de sacrées croupières à la part de gâteau aux œufs qu’avaient dans le show-biz les X Minutes of Chiasse. Et puis d’abord pourquoi un tel nom ? Pourquoi utiliser « of » ? « Of » c’est de l’anglais, c’est pas du français. C’est facile de prendre de l’anglais pour écrire son nom mais c’est pas ça qui fait la qualité France. Tant que des groupes persisteront à faire comme ça, c’est pas possible. On n’y arrivera pas. Mireille Matthieu n’est pas prêt d’être renversée dans le cœur des Français Mais n’accablons pas ce groupe de jeunes aux joues violacées. Ils ont tout de même un sens de la formule musicale et du phrasé aussi raffiné qu’une meule à béton. Ecoutons-les, ils sont venus à vous pour vous réciter la Parole, qu’elle soit chrétienne (« Ave maria, pater noster minons ce cruchon de rosé ! »), musulmane (« Ahlala, quel bar ! – souvent simplifié en Allah akbar !») ou juive (« Torah une casquette si tu mélanges du ricard avec du Jet 27 »), c’est la sainte Parole contre laquelle même l’Harpic Super et l’eau de Javel réunis ne peuvent rien. Oyez, mes amis, car il faut que vous le ben hissiez si vos bretelles perdues vous avez.

Victor Hams


HAMS ! : Qui êtes-vous? Pouvez-nous vous faire un historique du Loir-et-Cher et du Nord ?
Sonny of Cher : C’est une des grandes questions (quoi qu’elle n’est pas si grande que ça = trois mots seulement !) que l’on se pose dans sa vie ! Qui suis-je ? Où vais-je ? Avec ou sans sel ? J’en bois un autre ou pas ? Qu’ai-je fait hier soir ? Je n’ai toujours pas réussi à y répondre, donc je m’abstiendrai de m’étendre sur le sujet (j’préfère un bon matelas !!). Pour l’historique du Loir & Cher, il suffit de lire l’excellentissime ouvrage du professeur Tatabin : Blanc sur rouge rien ne bouge, rouge sur blanc tout fout l’camp !  aux Editions FODREPTETPAMPRANDPOURINCON (pour la modique somme de 380,00FF).
Joe Tassin : Je suis Joe Tassin de la 7e Compagnie , je ne suis dans le Nord que depuis un an, alors repassez me voir dans une dizaine d’années et je vous vanterai les mérites de Martine Aubry .
Peinard-Enrit Lévy : Je suis POUR. J’ai de la chance é l’extrême privilège de faire partie de la race humaine, é je n’en suis pas plus fier que ça. Bin le Loir-et-Cher, c’est le cœur de la France que j’aime, c’est lui qui irrigue notre belle nation é de ce 41 jaillit cette vie qui abreuve nos sillons. Et le Nord ment !

HAMS ! : Que pensez-vous de la mainmise des Auvergnats et partant des Aveyronnais sur le commerce de l'alcool à Paris ? Comment liez-vous ce phénomène au contrôle du charbon par les mêmes dans le temps ?
Sonny of Cher : Je trouve cela tout simplement inadmissible ! Que les Auvergnats et les Aveyronnais aient la mainmise sur le commerce du fromage (à Paris) je comprendrai, mais alors l’alcool ça non ! Citez-moi des noms de grands crus d’Auvergne ou bien d’Aveyron ? Alors, on fait moins les malins ? A part du vin de Gaperon et de Roquefort je ne vois pas ce qu’ils pourraient proposer ! ? ! Quand au phénomène du contrôle du charbon, je pense que c’est dû au fait que les bouilleurs de cru utilisaient du charbon de bois. Le seul moyen pour les Overgnagnas et les « Z’Avez Rôné ? » de prendre le contrôle de l’alcool était d’abord de s’accaparer le marché du charbon de bois. Ils ont bien réussi leur coup, mais il y a encore quelques bouilleurs de cru qui résistent à ce monopole auvergnaveyronnais. Il faut absolument les soutenir en consommant leur production. Pour avoir la liste de leurs contacts, envoyez-moi une p’tite bafouille !
Peinard-Enrit Lévy : Lé Zovergnagnas savent juste VENDRE l’alcool, pas foutu de le fabriquer avec leurs petites mains, z’ont pas le cerveau assez développé pour ça. Le pire, c’est qu’i sont âpres au gain donc le charbon rapporte alors i n’en vendaient.
Joe Tassin : L’alcool est une institution en Auvergne. J’y ai fait toutes mes classes éthyliks, alors… quant au charbon, je n’en bois jamais.

HAMS ! : Comment qualifieriez-vous en quart de finale de l'Euro 2000 votre musique l’an passé ? Avec ou sans Trézéguet ?
Peinard-Enrit Lévy : Déjà qu’à Onze je trouve ça chiant le foot, alors à Treize é Gais en plus, ça pourrait peut-être foutre un joyeux bordel dans ce truc. Pour le Rôt 2000, je dirais Nicolas Analcunt avec Didier DesChants Lithurgiques ou même le Zinédit Zizid’âne.
Sonny of Cher : Je ne la qualifierai pas car elle est hors-compétition ou plutôt non-compétitive et se veut telle ! L’Euro 2000 je ne connais pas, par contre "le rôt d’Emile" est redoutable ! ! ! Je veux bien que le sieur Trézéguet participe à une session des 7MOC, mais pas en short car il a vraiment des genoux cagneux !!!
Joe Tassin : L’Euro 2000 est heureusement fini et le jeu à XIII est gai, le jeu à Onze-en-fout, et d’abord, quelle musique ?

HAMS ! : Qu'est-ce qui vous a poussés à être sur un label?
Peinard-Enrit Lévy : Le ROUGE !
Joe Tassin : Notre passage à Cadix. Le label de Cadix a des yeux de velours et Luis Mariano pue sacrément du pot. Mais bon, ce n’est pas moi l’impresario, moi je savais même pas qu’on faisait un groupe étant donné que mes petits camarades me saoulent à mort et qu’après, je ne me souviens jamais de rien. Paraît même qu’on aurait fait des concerts...
Sonny of Cher : Ma banque. Elle ne voulait plus m’accorder de découverts ! ! ! Mais depuis que le EP est sorti chez PANX Rds, je n’ai plus de souci. Ces chers banquiers veulent même investir dans un LP de 7MOC et veulent que l’on réalise la musique de leur prochain spot publicitaire. De toute façon c’est hors de question car nous sommes sous contrat avec PANX Rds, pour 3 LP et deux films (en préparations) ainsi qu’un clip qui passera sur FR3 Nord-Pas-de-Calais (sur les méfaits de l’alcool au sein du Parti Communiste Français).

HAMS ! : Daniel Balavoine l'a souvent dit et répété (et il le disait encore à Thierry Sabine dans l'hélicoptère qui comme on sait...) : "Trop de grind tue le crust !". Qu'en pensez-vous?
Joe Tassin : J’en pense que trop de paris tue le drakkar, comme le disait Björk au violoncelliste de Totalitär pas plus tard que la semaine dernière.
Sonny of Cher : J’ai un immense respect pour Daniel Balavoine là je pense qu’il se trompe, ou tout du moins il ne développe pas assez ses propos. Car si trop de Grind tue le Crust, qu’est le Crust sans le Grind ? (Vous me remplirez une double feuille, grand format sur ce sujet).
Peinard-Enrit Lévy : Si Balavoine é Sabine n’avait pas écrit L’Hélice dans la vallée, z’auraient pu éviter le drame .

HAMS ! : Que pensez-vous de Jack Lang et de sa bonne ville de Blois? Son carriérisme n'a-t-il pas stupéfait fortement Mademoiselle X...., greluche de son état, n'est-ce pas, ou, si vous préférez, ça choque haut la poule, hein?
Joe Tassin : Je ne répondrai qu’aux kestions politiques concernant Martine Aubry, qui ne peut être Mademoiselle X…, étant donné qu’elle est mariée et pas seulement avec Bière Mauroy qui a fait pression pour qu’elle se présente aux prochaines municipales, sinon quand j’étais petit, j’avais des ours en greluche.
Sonny of Cher : Je ne pense pas grand chose de Jack Lang, car il n’est pas grand-chose, quand à «la» (car ce n’est pas la sienne) bonne ville de Blois j’y ai sévi pendant quelques années et j’ai pu y rencontrer pas mal de « boit-sans-soif»  ! Le carriérisme de Jack Lang (pléonasme) n’a rien de choquant, ce qui est choquant c’est que certaines personnes n’y aient pas cru. Certains Bloisiens se souviendront du projet d’ «Air Equipement», où des associations culturelles bloisiennes devaient gérer (en accord avec la mairie et ses sbires) un lieu associatif avec bar, salle d’expos et de concerts, salles de répétitions, atelier de sérigraphie, etc...etc...Une fiesta avait été organisée en pré-ouverture du lieu et finalement l’usine désaffectée est devenue une pépinière d’entreprises, MERCI Jack et la Mairie bloisienne !!!!
Peinard-Enrit Lévy : Jack Lang de vipère serait ravissant enseveli sous la chantilly. Gloup ! Gloup ! Déjà quand il s’occupait du festival de théâtre à Nancy, il puait bien puisque certains acteurs étaient logés dans des conditions pas terribles é Messieu recevait des représentants du P.S. dans de somptueux hôtels dans une débauche de fric. Ça se passait dans les années 70.

HAMS ! : Ecoutez-vous des trucs expérimentaux ou peu normés ailleurs que dans des genres issus du punk?
Sonny of Cher : Je suis en train d’écouter actuellement Didier Lockwood : Live in Montreux, juste avant c’était Jean-Luc Ponty : Cosmic messenger et Ange : Guet apens. J’écoute aussi du : Gong, Magma, Weather Reaport, Pulsar, Zoo, the Ex, Dog Faced Hermans, Bill Laswell, Shakti, Soft Machine, J. Zorn, Naked City, J. Coltrane, A. Ayler, Max Roach, G. Moustaki, F. Béranger, H. Tachan, G. Brassens, Font & Val, J. Yanne, les Charlots, Can, Kraftwerk, Devo, Asian Dub Foundation, Basement 5, Transgolobal Underground, B. Fontaine, J. Higelin, Spaceheads, Atari Teenage Riot, Mike Harris, M. Davis, O. Redding, W. Pickett, A. Franklin, Hawkind, Black Sabbath, Lester Bowie, Brian Eno, Art Ensemble Of Chicago, Cream, Jefferson Airplane, J. Hendrix, J. Joplin, Suicide, Residents, Assassin, Consolidated, Television, Bags, Seeds, L. Ferré, Jethro Tull, S. Gainsbourg, Mad Professor, Amon Duul II, Blue Cheer ; J. R. Caussimon, Revolutionnary Dub Warrior, J. Brown, Candiru, Antiseen, Cows, C. Ribeiro, Stooges, MC5, Sun Ra, African Head Charge, David Shea, Small Faces, 13th Floor Elevator, Mahavishnu Orchestra, Dub Syndicate, B. Vian, Smog, A. Marcœur, Melvins, Butthole Surfers, T. Rex, Slade, Pink Floyd (les premiers), Henry Cow, etc...
Peinard-Enrit Lévy : Du Lieutenant Caramel, Fred Frith, Arto Lindsay, Can, Stock Hausen & Walkman, Etage 34, Scanner, Panasonic, Art of Primitive Sound, Camel Zekri, Brume, Cable Regime, Sonar, David Shea… Fanzine Feardrop avec CD.
Joe Tassin : Oui, j’écoute Brassens et Bérenger, sans Crustie le Clown, mais parfois avec Moustaki mais chuis punk, c’est fantastik, j’écoute trop de punk pour m’intéresser de près à Alex Péri Mental.

HAMS ! : Chanson réaliste, chanson de marin et musique speed font-ils bon ménage ?
Sonny of Cher : Les trois peuvent avoir un point commun : le goût des breuvages alcoolisés ou des substances prohibées (je parle pour des pays autres que la France, car ici cela n’existe pas !). Quand au ménage, je n’ai pas d’amis réalistes, marins ou speed pour vérifier.
Joe Tassin : Oui, mais pas dans le même bar, car les marins frappent fort, surtout si tu leur caresses le pompon.
Peinard-Enrit Lévy : Pour le ménage, t’as qu’à demander à Linda de Suza, merde !

HAMS ! : Vous semblez aimer Desproges. Faites-vous une différence entre ses spectacles sur scènes et K7 et d'autre part,ses livres ? Qu'a représenté pour vous Coluche ?
Peinard-Enrit Lévy : Desproges, c’est du bonheur, y’en a plus des comme ça. Pas trop de différence entre bouquins, live é disques. Coluche se moquait bien du monde un très bon comique, sa campagne électorale était une idée choucarde, dommage qu’il se soit pas présenté. J’pense que j’aurais voté pour une connerie pareille ! Y’a pas longtemps en Belgique T.A.R.T.E s’est présenté à des élections avec sur la liste Noël Godin, Jan Bucquoy et tous ces bons bougres. Mais pas de nouvelles. Leur programme unique é simple : foutre un joyeux Bordel !
Sonny of Cher : Ça te semble seulement ! En fait pour l’instant je n’ai pas encore entendu de soit-disant comique qui pourrait l’égaler ou le surpasser. Ce type d’humour me ravit, la semaine dernière j’ai revisionné la cassette vidéo Portrait, avec des extraits d’interviews, de fausses pubs, spectacles et je ne m’en lasse pas. Je n’ai malheureusement pas encore lu ses livres (mais ça ne saurait tarder), je n’ai vu ses spectacles qu’en vidéo. J’ai aussi écouter les CD des Flagrants délires . Pour Les flagrants délires et ses spectacles je ne vois pas de différences, d’ailleurs certains textes des Flagrants délires sont extraits des spectacles. Par contre pour La minute de M. Cyclopède c’est différent, c’est un humour absurde proche de ce qu’on pouvait voir dans Merci Bernard ou Palace. Je dirais que là où Desproges est un humoriste, Coluche est un comique !!
Joe Tassin : Desproges est une gigantesque référence, j’adore tous ses supports, ses livres ont inspiré ses sketchs et vice-versa, donc pas de différence, petit con. Il a osé détester la terre entière en arguementant, ce qui est quasiment unique. Quant à Coluche, ce fut un excellent motocycliste mais ce n’est pas en filant de la bouffe aux pauvres que l’on fait culpabiliser l’Etat. Comme le disait EBS (groupe punk US) : « Bombs not food for the homeless !”.

HAMS ! : Quel impact a eu sur vous l'annonce de la non-gémellité d'Igor & Grichka Bogdanoff ?
Peinard-Enrit Lévy : Faut réécouter Marie Laforêt qui chantait : Igor, Grichka, Bogdanoff é moi.
Joe Tassin : J’ai eu le nom de la Russe sur le bout de la langue. De plus, je dormais, alors…
Sonny of Cher : Je savais déjà depuis quelques années qu’Igor était le fils caché de Georges Marchais et Grichka n’était autre qu’un espion du KGB ayant subi une intervention chirurgicale afin de se faire passer pour le jumeau d’Igor. Naturellement Monsieur Marchais n’était pas au courant de ce stratagème. Je l’ai lu dans France Dimanche, c’est que c’est vrai ! ! !

HAMS ! : Quels sont vos auteurs anticléricaux préférés (tous arts confondus )?
Joe Tassin : Brassens, Desproges, Ferré, Vian, le curé Meslier et Doom.
Peinard-Enrit Lévy : Luis Buñuel, Benjamin Péret, David McNeil : Les aventures de Bernadette Soubirous (court-métrage), Mocky, Jean Yanne (Tout le monde il est beau…) é certaines de ses chansons, Max Stirner, Jérôme Deshusses : Délivrez Prométhée, Grisélidis Réal, Vian, Dada, Gisèle Prassinos, Ferré, Prof Choron é Hara-Kiri, Reiser, Clovis Trouille, Crass…
Sonny of Cher : G. BRASSENS, H. TACHAN, L. BUNUEL (L’âge d’or), J. YANNE (Tout l’monde il est beau, tout l’monde il est gentil + chansons), J. VIGO (Zéro de Conduite), F. BERANGER, C. TROUILLE, N. GODIN, J.P. MOCKY (Le miraculé , Un drôle de paroissien), B. VIAN, L. FERRE

HAMS ! : Vous avez dit dans Positive Calories n° 6 22 : "On peut rire de tout". Je ne sais plus quel comique a ajouté "Oui, mais pas avec n'importe qui". Pouvez-vous préciser votre avis sur la question pour les lecteurs impatients de HAMS! ?
Joe Tassin : Merci pour le comique, il s’agit de Desproges, blaireau. Oui, on se doit de rire de tout afin de ne pas développer de sujets tabous, ceux qui sont soi-disant trop sérieux pour que l’on puisse en plaisanter. La vie est une grande farce, il ne faut aucune limite quant aux thèmes qui seraient sujets à déconnade, les limites n’existent que dans la façon d’aborder le délire, il ne faut pas non plus dire n’importe quoi, je pense qu’il faut cibler ses interlocuteurs et bien faire comprendre qu’il s’agit d’humour afin que personne ne se méprenne sur la nature de la feinte. Si un faf te fait une blague raciste, j’ai l’impression que l’humour n’a plus sa place, le rire est un sujet difficile à aborder, il faut bien maîtriser la kestion car tout le monde n’est pas réceptif de la même façon.
Sonny of Cher : C’est le sieur Desproge qui a dit cela ! (eh oui encore lui !). Certes oui on peut rire de tout mais pas avec n’importe qui, tout d’abord parce que l’humour est propre à chacun ! Ensuite, certaines sortes d’humour comme : l’humour noir, les second ..troisième ..quatrième...vingtième degrés ne sont pas appréciés de tout le monde ou bien avec des limites à ne pas franchir. Chacun à ses propres limites, suivant l’état psychologique dans lequel il se trouve, ses expériences passées, son ouverture d’esprit, son mode de vie, son éducation, etc...
Peinard-Enrit Lévy : Desproges avait raison de dire ça, à mon avis , pasque certaines personnes ne sont pas du tout prêtes à entendre certains propos, comprennent pas le troisième ou le dixième degré. Bôcou trop de sujet tabous. Dommage, si plus de personnes riaient de tout, ça ferait moins d’intégrismes, de dogmes, de militants, de CROYANCES, de certitudes, peut-être ôssi plus de simplicité, moins d’hypocrisie, de retenu… Je rêve de jouer ou de faire une fête avec que des gens nus, qui s’prennent pas o sérieux é qui font pas de concours de la plus grosse bite. Merde, on n’est pas tous foutu pareil : 2 jambes, 2 bras, 2 yeux, 2 oreilles, 1 nez, 1 bouche, 1 sexe, un cul 24.

HAMS ! : De qui est la chanson Allez Julien montre-nous tes fesses?
Sonny of Cher : Je sais à qui elle s’adresse : Julien Lepers, mais je ne sais pas qui a composé ce petit joyau de la chanson Française. Ne l’ayant pas dans ma discothèque, je serai fort ravi de me procurer ce 45t (si possible la version originale !).
Peinard-Enrit Lévy : Je ne sais plus si c’est de Karl Zéro, Carlos ou Ravachol, en tout cas c’est un philosophe.
Joe Tassin : C’est la face B du single Déclaration de Moustaki, dédiée au frisotant de Questions pour un champion.

HAMS ! : La franchouille est-elle inhérente au Français? Se doit-on de la cultiver? Se perd-elle? Y a -t-il également des coups de pied au cul qui se perdent?
Sonny of Cher : La Franchouille est inhérente aux Français, car pour les Espagnols je pense qu’on dirait l’Espanouille (même si les nouilles viennent de Chine). Certains s’en occupent activement et sont même payés pour ça (Lagaff, Bigard, P. Sébastien, P. Bruner, etc...), maintenant est-ce une bonne chose ? Si ces personnes existent encore dans le monde du showbiz c’est qu’il y a une demande du public, non ? On pourrait se poser la question : faut-il rire avec n’importe qui 26 ? Il y a sûrement des coups de pied au cul qui se perdent, mais ne comptez pas sur moi pour les distribuer ! Je m’explique : les Lagaffe, Sébastien, ... ne sont-ils pas des cibles un peu faciles, car si il n’y avait pas des millions de téléspectateurs qui regardaient leurs émissions, qui allaient à leurs spectacles et achetaient leurs disques...où seraient-ils actuellement ? Faut-il botter le cul de ces millions de «Franchouillard(e)s» ? J’irai même plus loin, est-ce que ces millions de « Francs-chouillard(e)s» ont eu toutes les cartes en main pour bannir ces niaiseries et se créer un univers culturel un peu moins au ras des pâquerettes ??!! En tout cas ce n’est pas la télévision qui les y aura aidés !!!
Joe Tassin : Doit-on cultiver la moustache et le football ? Y a-t-il des coups de pieds aux fûts qui se perdent ? Doit-on ne plus manger de baguettes ? La franchouille est propre aux Français comme la ricouille est propre au ricain (alors que le ricard est propre au français). On bouffera bientôt tous des hamburgers à la place du pain, on boira du coca au lieu du pinard et on s’extasiera sur le soccer en lieu et place du foot. Ce sera une nouvelle franchouille, importée, celle-ci, mais qu’est-ce que ça changera ?
Peinard-Enrit Lévy : Pourquoi ne pas cultiver un bout de franchouille, tant que ça n’est pas obligatoire é que t’as pas des Biens-Pensants pour t’en empêcher. La franchouille se perd, mais plus que la franchouille c’est la SATIRE qui me manque la DERISION. Et c’est pas les Guignols ou Charlie-Hebdo qui me vont combler.

HAMS ! : Pourquoi privilégiez-vous les entiers naturels au détriment des membres de Z, Q, R et C dans le nom conceptuel de votre groupe (ex : 5, 7, 1, 60 etc minutes of chiasse) ?
Peinard-Enrit Lévy : Faut demander à Lagaff’, c’est lui qui est à l’origine du con-cept.
Sonny of Cher : Parce qu’on préfère le naturel, qu’il soit entier ou pas d’ailleurs ! Et puis : « Chiassez le naturel, il revient au goulot ! »
Joe Tassin : Parce que notre chronomètre n’affiche pas les lettres, patate !

HAMS ! : Pourquoi vous êtes-vous tournés vers le 4-pistes pour la réalisation d’ On a volé la R16 du Commissaire Moulin ? Ce choix n'en a-t-il pas dérouté certains ?
Peinard-Enrit Lévy : Pasque le EP était déjà bidouillé en 4-pistes.
Joe Tassin : Le 7’’ aussi était enregistré à partir d’un 4-pisses mais les boutons étaient simplement plus dans le rouge, nos verres aussi d’ailleurs !
Sonny of Cher : En fait on s’est tourné vers le 4-pistes, même si cela ne s’entend pas beaucoup sur les autres productions de La Chiasse ! Par contre pour la démo : On a volé la R16 du Commissaire Moulin, on s’est retourné vers une musique plus « accessible » pour pouvoir passer à la radio ! On aimerait bien être diffusé, dans une dizaine d’années, sur Radio Nostalgie entre C.Dion et Bérurier Noir. Quant à ceux qui ont été déroutés : qu’ils lèvent la main !

HAMS ! : Quels sont vos skeuds, bouquins, films, cactus et marques de bières préférés?
Joe Tassin : Skeuds : cela dépend des périodes ou de l’état d’esprit ces temps-ci, c’est plutôt les LP de Warcollapse et Krigshot ou l’intégrale de Disclose mais demain ce sera peut-être de la chanson française et après demain de l’anrchopunk, ça change tous les jours mais j’ai un faible pour les saturations scandinaves et japonaises. Bouquins : l’annuaire de la Lozère, édition 1983, des bouquins anarchistes, Vian, Desproges, Fallet, des faits historico-politiques, Audiard par Audiard, Mesrine : L’instinct de mort, des trucs sur notre bonne Louise Michel, le dictionnaire franco-islandais, des récits de taulards, Cossery : Mendiants et orgueilleux, y a aussi L’An 01, Les Dossiers du Canard et j’en passe. Films : Les Tontons flingueurs en particulier, et en général tous les bons Audiard. L’An 01 une fois de plus, des films historico-politiques et plein de films bien franchouillards mais sans hamburger. Et depuis peu, La Classe américaine, un monument ! Marques de bière : j’aime bien les pintes. Ici, on est à côté de la Belgique, capitale mondiale de la bière, alors tu vois, il y a le choix mais notre porte-feuilles nous contraint à abuser surtout de la Stella Artois mais de temps en temps, une bonne bière de moines nous met en joie.
Peinard-Enrit Lévy : La bière pour diabétique vendue en Allemagne é pas en France, pis le vin rouge genre Gamay, Cabernet ou Côt.. C’est arrivé près d’chez vous, L’An 01. De L’adresse aux vivants sur la mort qui les gouverne (Vaneigem) mais Les Cahiers au feu (Catherine Baker) n’empêche nullement Brigitte Fontaine é Diogène le Cynique de délecter Le Discours de la servitude volontaire (E. de la Boëtie) en dansant sur Mouse on Mars, Dalida, Dèche Charge, Balavoine ou Costes, Et la tendresse ? Bordel !, le Futur Primitif (John Zerzan) de Dada aime les Mendiants et orgueilleux (Albert Cossery), Pieds nus sur la Terre sacrée en compagnie de Moustaki, T. Rex, Electronicat, des Oisillons tombés du nid et Didier Malherbe. La gueule ouverte de L’Unique et sa propriété n’effraye pas Les Tontons flingueurs qui ont mal aux Valseuses alors que les Ni vieux ni maîtres (C. Guillon/Y. Le Bonniec) lisent Malika ou un jour comme tous les autres (Valérie Valère) en pensant à Priscilla, folle du désert.
Sonny of Cher : Les cactus, je les préfère en plastique (ça évite l’arrosage journalier). Pour les bières, voici celles que je me rappelle avoir bu : Duvel, Hoeggarden, Leffe… Sinon les bières belges en général. En vrac pour les bouquins et films car je n’ai pas de préférence : L’An 01, C’est arrivé près de chez vous, L’âge d’or, L’Atalante, Zéro de conduite, Les virtuoses (le film anglais), Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, Les Chinois à Paris, Carla’s song, Riff Raff, Land of freedom, L’argent fait le bonheur, Gadjo Dilo, Le Poulpe, Un drôle de paroissien, Le miraculé, La grande lessive, Les temps modernes, Le dictateur, Lady Bird, Boudu sauvé des eaux, Le vieil homme et l’enfant, L’étalon, Fric frac, Les Tontons flingueurs, Un singe en hiver, Les vieux de la vieille, Mon oncle Benjamin, L’emmerdeur, Grêve et Pets (court-métrage), Sacco & Vanzetti, Les Valseuses, Buffet froid, Priscilla folle du désert,etc… Les cahiers au feu (C. Baker), Ballade en solitude ordinaire (C. Baker), Le droit à la paresse (P. Lafargue), C’est pour ton bien (A. Miller), Les femmes et les enfants d’abord (Elena Gianni Belotti), Journal d’un éducasteur (J. Celma), Le voyage du mauvais larron (G. Arnaud), Ecoute petit homme (W. Reich), Avertissement aux écoliers et lycéens (R. Vaneigem), La torture propre (J.-C. Lauret / R. Lasierra), Do it (J .Rubin), Acid test (T. Wolf), Les enfants d’abord (C. Rochefort), etc… Pour la zique, j’en ai cité une bonne partie dans la question 7, le reste, c’est : Stiff Little Fingers, Bulldozer (1er LP), Hiatus, Discharge, Nausea, Crass, Sham 69, Damned, Vömit for Breakfast, Doom, Mob 47, Hellnation, Disrupt, Métal Urbain, Gazoline, Guilty Razors, Saints, Undertones, Anal Cunt, Abuso Sonoro, Varukers, Born Against, Crucifix, Rorschach, Disorder, Confuse, G Anx, etc…

HAMS ! : Comment se fait-il que vous ayez encore échappé à la couve des Inrocks et de Rock&Folk ? Quel est votre truc malgré la pression?
Joe Tassin : On est très moches (surtout les autres), ce qui est un bon argument de censure au niveau des mags et puis on n’envoie que des photos de nous à poil.
Sonny of Cher : Rock & Folk, je croyais que cela n’existait plus depuis longtemps… Qu’il avait disparu avec Best !?! Quant aux Inrocks, je ne m’y suis jamais intéressé car il n’y avait pas de poster central. Il n’y a pas de truc (contrairement à Gérard Majax) : la pression, c’est une question d’habitude ; si tu en bois régulièrement, tu n’as aucun problème à la tenir.
Peinard-Enrit Lévy : Sont pas assez beaux pour nous.

HAMS ! : Qu'est-ce que dit le chien Paf quand il craque sa chemise ?
Sonny of Cher : Je croyais que c’était la sauterelle Hulk qui craquait sa chemise, m’aurait-on menti pendant toutes ces années?
Joe Tassin : « Merde, je vais encore devoir emprunter la machine à coudre de Hulk ! »
Peinard-Enrit Lévy : Rien pasqu’il sait pas parler, crétin.

HAMS ! : La K7 On a volé la R16 du Commissaire Moulin m'a fait penser fortement par son déroulement au Fantôme de la Liberté de Buñuel? Est-ce que vous avez vu ce film et si oui, qu'en pensez-vous?
Sonny of Cher : Malheureusement, je n’ai pas vu Le Fantôme de la liberté de Buñuel mais si tu peux m’en faire une copie, j’en serai ravi. Je suis à la recherche d’autres films et court-métrages ; si quelques lecteurs de HAMS ! pouvaient m’aider dans mes recherches. En voici quelques uns, pour la liste : Moi y en a vouloir des sous (Jean Yanne), La conséquence (Wolfgang Petersen), Outrageous (Richard Benner), Vivre à Bonneuil / Secrète enfance (Guy Seligmann), Paradiso (Christian Bricourt), Ménage à trois / Mais qu’est-ce qu’elles veulent ? (Coline Serreau), Themroc / Bof (Claude Faraldo), Cleopatra (Michel Auder), Dernière sortie avant Roissy (Paul Bernard), Jamais je ne t’ai promis un jardin de roses (Anthony Page), Hallucination generation (Edward Mann), Paradise now (Sheldonrocklin), The trip ou le voyage (Roger Corman), L’amour en herbe (Roger Andrieux).
Peinard-Enrit Lévy : Vu d’ôtres films de Luis Bougnoul mais pas suilà.
Joe Tassin : Moi, elle m’a fait penser à un vieil épisode du Commissaire Moulin, lorsqu’il pilote avec une rare dextérité sa puissante R16, l’as-tu vu ? Si oui, qu’en penses-tu ?

HAMS ! : N'avez-vous pas peur, au vu de la valse furieuse des fusions actuelles, que l'on ne balance une OPA sur votre studio le "Ménez-Frites" de Bougnatland? Est-ce un risque que vous êtes prêt à assumer?
Peinard-Enrit Lévy : Impossible pasque le studio à Bougnat-Land a cessé toute activité lubrique.
Joe Tassin : Nanard est un vieux pote donc aucun risque là-dessus. A ce propos, il est actuellement sur les écrans des salles obscures avec son nouveau film, avis aux amateurs. Pour l’OPA, ça se complique avec Sœur Sourire, même si de son vivant, elle aurait sans doute préféré une intraveineuse d’EPO.
Sonny of Cher : Je ne pense pas qu’une OPA soit lancée sur le studio « Ménez-Frites » de Bougnatland car il a connu courant 70 à 80 ses heures de gloire (J. Lefebvre, P. Castelli, H. Guibet, M. Galabru, D. Cowl, J.-P. Descombes, etc…) mais depuis c’est le désert musical, plus personne ne s’intéresse à ce somptueux studio (même pas Bernard Ménez lui-même !). Le risque n’étant pas réel, nous sommes prêts à l’assumer pleinement.

HAMS ! : Quelle influence a eu sur votre carrière et le cours des événements le split-CD-collector-15 titres Gloria Lasso / Disfear ?
Peinard-Enrit Lévy : Aucune. Je savais même pas qu’on pouvait en manger de ça.
Sonny of Cher : Heureusement pour nous la sortie du CD collector n’a pas coïncidée avec la sortie de la démo : On a volé la R16 du Commissaire Moulin, cela aurait pu être une catastrophe ! Surtout financièrement car la location du studio « Ménez-Frites » (qui malgré son manque de poularité ne pratique pas des prix très attractifs. Nous y sommes allés par une pure nostalgie) n’est pas donnée, la promotion dans les garage RENAULT… les FNAC, les hypermarchés LECLERC… INTERMARCHE… CONTINENT… CARREFOUR…etc… Au rayon automobile, les sponsors et le spot télévisé réalisé pa Yves Rénier et Gui Montagnier eux-mêmes ont coûté bonbon. Merci à Panx et aux ASSEDIC pour leur soutien financier !!!
Joe Tassin : Gloria Lasso, c’est pas elle qui jouait dans tous les westerns ? Disfear a eu moins d’influence sur notre carrière que Discharge dont nous reprenons magistralement un titre à peine masqué en hommage à l’excellent film de Buñuel Le Fantôme du Commissaire Moulin. L’as-tu vu ? Qu’en penses-tu ?

HAMS ! : Quel est le titre de Xminutes of fèces qui jusqu'à présent a le plus plu au public?
Joe Tassin : Le Fantôme de la liberté sur notre démo de 1947, avec le maillot jaune Jean Robic à l’accordéon mais je ne suis pas sûr, étant donné que je fuis le public (à moins que ce ne soit le contraire), trop d’autographes usant le poignet, comme disait la veuve de Buñuel.
Sonny of Cher : Tu parles en live ou en enregistrements??? Je crois qu’en enregistrement il y a la session  Perceuse (acoustique), Chanson pour le Loir & Cher et Le Bougnat. Pour le live, ce n’est pas évident car les sessions sont très différentes et je ne sais pas si les personnes présentes à un concert reviennent une deuxième fois.
Peinard-Enrit Lévy : Va savoir, c’est jamais les mêmes, quoique les reprises Brassens sur Delpech é Delpech sur Brassens.

HAMS ! : En quoi la mort d’Alain Gillot-Pétré un jour de tempête vous a-t-elle marqués ?
Joe Tassin : Ce soir-là, j’observais d’un œil distrait et de l’autre fermé le gigantesque arbre au-dehors, dont les branches venaient s’écraser contre la fenêtre de la chambre moisie de Ludo. C’est alors que je me suis écrié entre deux gorgées de vodka à l’herbe de zombie : «C’est un beau jour pour mourir ! ». Et Alain a osé !
Peinard-Enrit Lévy : Quoi ? Alain Gigot empêtré dans une tempête de joie ?!?
Sonny of Cher : Pour une fois qu’il ne se trompait pas dans ses prévisions, on ne va pas lui cracher la pierre sur sa tombe, de toute façon, je préfèrais Albert Simon (qui n’a rien à voir avec Michel Simon).

HAMS ! : Contre quoi en avez-vous par ailleurs (dans la musique ou quoi ou caisse) ?
Sonny of Cher : J’en ai surtout « en verre et contre coup (d’rouge !) ». En fait, je préfère les points positifs, donc je te dirai pour quoi je suis pour : l’ouverture d’esprit, les mélanges – qu’ils soient musicaux-culturels-etc – l’abolition des frontières, le troc, l’échange, le don, la gratuité, les énergies douces, l’individualité, l’entraide, une remise en question de soi-même, l’alternative, l’autogestion, le partage des richesses, le droit à la paresse, une langue universelle (très simple à utiliser, comme l’espéranto par exemple), l’action directe, le rire, etc etc.
Joe Tassin : Contre tout le monde et toutes les institutions : les apolitiques comme les intégristes, la politique comme les structures dites politiques, les nucléocrates comme les écologistes de salon. Je conchie le monde et ses habitants, j’attends la prochaine guerre qui nous débarrassera du fléau humain ; je suis asocial mais bavard, individualiste mais altruiste, désabusé mais déconneur, vivement demain qu’on crève tous, pour une fois qu’on pourra mourir de rire ensemble.
Peinard-Enrit Lévy : Contre toi, tout contre toi, plus près de toi, Saigneur. Sinon contre les croyances, les certitudes. Max Stirner disait : « Je n’ai fondé ma cause sur RIEN » é Desproges : « La seule certitude que j’ai, c’est d’être dans le doute », moi ôssi le doute mabite.

HAMS ! : Cubi de la fin ?
Sonny of Cher : Merci à Monsieur Nitorynk Victor pour ses questions guillerettes et non moins subtiles. Une petite citation de Catherine Baker tiré du bouquin Les Cahiers au feu : « Ce que la musique avait accompli, la pensée peut aussi le réaliser. Plus on devient soi, plus on cherche sa vérité, moins on « pense aux autres », et plus on offre à autrui une oasis reposante dans la foule. C’est alors que le monde vit et que la société est abolie ».
Peinard-Enrit Lévy : Même un cubi-box, y en a de 10 litres pour 100F tout rond chez P. Vilmade dans le Loir-et-Cher. Du sans soufre en plus, même pas mal o bide ou de casque à pointe à l’envers. Je cherche à me faire enregistrer ou graver du Swell Maps, Mars (groupe no-wave américain), Rip Zig Panik, des vieux numéros d’Hara-Kiri é Charlie Hebdo (1960-1980).
Joe Tassin : Pour moi, ce sera un 22 litres à la pompe, pour l’adresse, demande aux autres, c’est eux les spécialistes.

Eh bien merci à vous, bande de malpropres. J’ose espérer que les lecteurs qui ne connaissaient pas votre style musical seront désormais plus renseignés. Comme vous avez pu le constater, chers lectrices et lecteurs, le Sac-à-Vin-Power (SVP) n’est pas mort et enterré bien au contraire, il reste encore du dépôt au fond. Jésus-Christ, qui les a bien connus du temps où il cheminait sur les chemins lors d’une tournée en Palestine, m’a confié une fois à ce sujet : « C’est en hommage aux 7MOC que j’escompte instituer le vin de messe. Ça me rappelera le bon temps où l’on cuvait ensemble sous les palmiers de Palmyre en mangeant des figues aulues ». Outre le fait que je n’avais pas compris le sens du dernier adjectif employé, je fis remarquer à Jésus que Figolu était une marque du groupe Danone et que donc le boycott s’y appliquait sans discussion possible. « Ah, merde, j’avais oublié ! En vérité, je te le dis : je n’achète pour ma part plus mon pagne et ma toge chez Mark & Spencer. Fini le pagne écossais et la toge Barbour, non, maintenant, je préfère le sobre, je m’en suis acheté une grande tout en blanc et un pagne imitation pauvre, un peu déchiré à la Viviane Westwood, histoire de rester dans le mouve, sans se la donner trop non plus, hein. C’est juste du blanc uni sans marque. Ça m’aurait fait mal d’avoir marqué Adidas sur mes fringues tel un vulgaire hardcore-kid alors que je l’ai déjà sur le rebord de mes sandales… ». Je lui dis que je le comprenais, l’humilité, ça ne fait pas de mal et je lui tendis un pain au chocolat rassis que j’avais eu en promo au Monop’ de Jérusalem. Comme c’était un gars cool, il voulut partager. Il prit le pain et le rompit, et je ne sais pourquoi, cette image me restera. Le soir-même, il jouait devant deux mille personnes captivées, clouant l’auditoire sur place et lui-même par une reprise des Doors : « This is the end, my little friends, the end ». Ben, justement puisqu’on en parle et que le hasard fait bien les choses, c’est zi end aussi ici et pour conclure, je vous donne le contact de ces lascars navals :

 

 

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